La ville de Sebha a connu ces dernières heures un calme précaire malgré quelques affrontements signalés à 15 km de la ville. Les combats ont fait jusqu'ici plus de 80 tués et des centaines de blessés. Les membres de la tribu des Toubous ont demandé aux Nations unies d'intervenir afin d'empêcher un «nettoyage ethnique». En effet, dix personnes au moins ont été tuées ces dernières heures, selon des sources médicales. Si les dirigeants du CNT parlent de calme, la situation est très mauvaise indique plusieurs reporters de presse. Les affrontements qui opposaient depuis lundi des Toubous à des tribus arabes à Sebha ont fait plus de 80 morts et prés de 200 blessés, selon un bilan du gouvernement. Peu avant, le porte-parole du CNT, Mohamed Harizi, a déclaré que la «situation est calme» dans la ville, affirmant au cours d'une conférence de presse, qu'un accord sur une trêve allait être signé «incessamment». Cet accord prévoit notamment le retrait de toutes les forces armées Toubous vers la ville de Qatroun, plus au sud, selon M. Harizi. Des responsables locaux ont démenti par ailleurs l'arrivée de 1.500 ex-rebelles sous les ordres du ministère de la Défense, annoncée la veille par le porte-parole du gouvernement, Nasser al-Manaa. "Ce n'est pas vrai. Seulement 300 éléments sont arrivés jusqu'ici", a indiqué à La presse le colonel Nasr Al-Bey, responsable de la sécurité à Sebha. L'ex-représentant de la ville au CNT, Abdelmajid Seif al-Nasr, a indiqué de son côté que des forces du ministère de la Défense se «préparaient à s'interposer entre les deux parties du conflit» et à «contrôler les points de contrôle stratégiques dans la ville». Zeinab Mohamed, une habitante d'Al-Hijara, un quartier Toubou, a indiqué à que les combats continuaient jeudi en début d'après-midi, accusant les autres tribus d'incendier les maisons des Toubous. Le chef de la haute Commission de sécurité de la région sud, Abderrahmane Seif al-Nasr, a fait état quant à lui de l'arrestation d'«éléments étrangers», notamment tchadiens, qui auraient combattu avec les Toubous. Les combats à Sebha ont éclaté après que des tribus arabes ont accusé les Toubous d'avoir tué un des leurs. Les Toubous affirment qu'ils se défendent contre les tribus arabes de la région appuyées, selon eux par les autorités, et dénoncent un «nettoyage ethnique». Le porte-parole du CNT a reconnu jeudi qu'un avion avait bombardé il y a deux jours une colonne de véhicules armées se dirigeant depuis le sud vers la ville de Sebha, tout en affirmant ignorer à qui appartenaient ces véhicules. D'autres sources locales avaient indiqué auparavant qu'un avion militaire avait bombardé une colonne de voitures de Toubous, venus du sud pour porter main forte aux leurs. Les Toubous, à la peau noire, qui vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger, sont impliqués depuis février dans des affrontements meurtriers avec des tribus locales du sud du pays, notamment à Koufra et Sebha. Hier, les Toubous qui parlent de « nettoyage ethnique» ont demandé aux nations unies d'intervenir.