Bilan - Les attaques suicide coordonnées menées par les talibans notamment à Kaboul, les plus massives en dix ans de guerre dans la capitale afghane, ont pris fin ce matin après 17 heures de combats. Ils auront fait au total 47 morts, dont 36 assaillants. Ces actions de guérilla, marquant le début de leur traditionnelle «offensive de printemps» selon les talibans, ont fait huit morts dans les rangs des forces afghanes et trois civils ont été tués, selon le ministre de l'Intérieur. Outre les 47 morts, une quarantaine de membres des forces afghanes ainsi que 25 civils ont été blessés dans ces attaques de Kaboul et dans trois autres provinces, dont une visant une importante base aérienne de l'Isaf à Jalalabad (est). Le chef de la police de Kaboul, a également indiqué qu'une quarantaine de civils retenus en otages par des assaillants dans un immeuble jouxtant le parlement avaient pu être libérés sains et saufs. Au moins six attaques ont visé notamment le parlement, un vice-président, la force internationale de l'Otan (Isaf) et des ambassades occidentales dans la capitale afghane. «Deux des assaillants à Kaboul se dissimulaient sous des burqas et portaient des fleurs» avant d'ouvrir le feu, a raconté le ministre de l'Intérieur. Le commandant américain de la force de l'Otan a pourtant été prompt à vanter la riposte des forces afghanes et l'ambassadeur américain à Kaboul à louer «clairement un progrès» dans leur capacité à prendre la relève des soldats étrangers. Mais, comme les talibans l'ont souligné dès le début des attaques, les assaillants kamikazes étaient destinés à mourir comme dans la plupart de leurs actions de guérilla. Une bonne partie sont morts en déclenchant leur veste bourrée d'explosifs et s'attaquer ainsi à plusieurs cibles majeures au cœur d'une capitale pourtant ultra-sécurisée constitue déjà en soi un succès, estiment experts et diplomates occidentaux. Elles surviennent à moins d'un mois d'un sommet de l'Otan à Chicago, au cours duquel les gouvernements occidentaux veulent fixer le cadre de leur soutien à Kaboul après le retrait des forces internationales combattantes prévu pour fin 2014. Les forces afghanes devront alors avoir pris le relais, une gageure selon les experts unanimes. Les talibans, chassés du pouvoir fin 2001 par une force internationale emmenée par les Etats-Unis, ont considérablement intensifié leur insurrection ces trois dernières années et ont étendu leurs actions de guérilla à la quasi-totalité du territoire. Jusqu'au cœur d'une capitale pourtant transformée en véritable camp retranché, où ils multiplient les attaques audacieuses.