Un groupe d'experts américains met en garde le président Barack Obama contre le coût démesuré de la guerre en Afghanistan, estimant que Washington devrait envisager le rapatriement d'une bonne partie des troupes américaines sur le terrain. La réévaluation de la situation en décembre pourrait fortement conclure l'inefficience de la stratégie actuelle. Les experts dirigés par l'ancien secrétaire d'Etat adjoint, Richard Armitage, et l'ancien conseiller à la sécurité nationale, Samuel Berger, estiment que certains indices sont inquiétants pour le futur. Les coûts élevés de la guerre doivent conduire les Etats-Unis «à se demander s'il ne vaudrait pas mieux qu'ils réduisent leurs ambitions et leur présence militaire en Afghanistan». «Nous ne pouvons accepter de tels coûts si la stratégie ne commence pas à porter ses fruits», dit le rapport. Actuellement, les Américains disposent de près de 100 000 soldats en Afghanistan. Certains responsables de l'administration américaine montrent leur scepticisme face à l'objectif d'Obama de commencer à transférer aux forces gouvernementales afghanes, à partir de juillet 2011, la responsabilité de la sécurité. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont déclaré, cette semaine, que le plan du président afghan Hamid Karzaï, prévoyant que les Afghans assument l'entière responsabilité de la sécurité dans leur pays à l'horizon 2014, était un objectif réaliste. Et que l'OTAN devait incessamment l'entériner. Cependant, la réalité du terrain est autrement plus compliquée que les discours lénifiants des officiels. L'aéroport de Jalalabad, une importante base de la force de l'OTAN dans l'est de l'Afghanistan, a subi hier une attaque de kamikazes talibans. Huit assaillants ont été tués. L'assaut a été revendiqué immédiatement par les talibans. L'attaque a été lancée à l'aube contre cet aéroport stratégique pour l'approvisionnement de l'OTAN. De très nombreux avions, hélicoptères et drones de l'armée américaine sous la bannière de la force internationale de l'OTAN (Isaf) y sont stationnés. Les attaques visant les installations de l'OTAN sont devenues plus fréquentes. En juin déjà, les talibans avaient visé la base de l'OTAN à Jalalabad en plein jour, à la roquette et à l'aide d'une voiture piégée. L'aéroport de Jalalabad abrite 2 500 militaires étrangers et est la troisième base aérienne de l'Isaf dans le pays. L'attaque est survenue au lendemain d'un attentat-suicide manqué visant un convoi de l'OTAN à Kaboul. M. B.