Objectif - L'envoi de nouveaux observateurs en Syrie doit maintenir la fragile trêve instaurée depuis dix jours. Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté samedi à l'unanimité une résolution autorisant l'envoi de 300 observateurs en Syrie pour surveiller un cessez-le-feu instauré depuis dix jours mais sérieusement compromis par la mort de plus de 200 personnes. Dans le même temps, les observateurs déjà sur place se sont rendus à Homs (centre), ville symbole ayant été la cible ces derniers jours de violents bombardements. Ces observateurs militaires non armés doivent être déployés «rapidement» et «pour une période initiale de 90 jours», selon le texte, mais il faudra d'abord que le chef de l'ONU, M. Ban Kimoon détermine si «la consolidation» du cessez-le-feu permet ce déploiement. Immédiatement après le vote, M. Ban Kimoon a appelé Damas à «créer rapidement les conditions nécessaires pour le déploiement de la mission». L'Armée syrienne libre (ASL), qui regroupe des militaires dissidents, a salué de son côté cette décision de l'envoi des observateurs. «Nous saluons l'envoi de nouveaux observateurs. C'est un pas important et nous espérons que ce sera un succès», a déclaré le porte-parole de l'ASL en Syrie. Il a ajouté espérer que l'envoi de nouveaux observateurs «se traduise par une application concrète (du plan de l'émissaire international Kofi Annan) et ne reste pas que de l'encre sur du papier». La mission des observateurs s'annonce à haut risque, alors que de nouvelles violences ont fait hier samedi 11 morts à travers le pays. C'est la première fois que des Casques bleus sont envoyés dans une zone de conflit sans armes et sans un accord formel de cessez-le-feu. La Russie, grand allié de Damas qui a bloqué deux résolutions condamnant la répression avant d'adopter les deux projets prévoyant l'envoi d'observateurs, a appelé le gouvernement et l'opposition à mettre fin aux violences et à coopérer afin de faire respecter le plan de l'émissaire international Kofi Annan. Le régime et l'opposition s'accusent mutuellement de violer quotidiennement la trêve instaurée le 12 avril. A Homs, surnommée la «capitale de la révolution» par les militants, les observateurs ont notamment visité le quartier de Baba Amr, repris par l'armée le 1er mars au terme d'un mois de pilonnage incessant et meurtrier, et rencontré, selon l'agence officielle Sana, le gouverneur de la province, et des habitants ainsi que des déserteurs de l'Armée syrienne libre, selon des vidéos de militants. Après avoir tergiversé, Damas a signé le protocole organisant le travail, et en particulier la liberté de mouvement, des premiers observateurs.