Résumé de la 12e partie - La réception à laquelle elle a été conviée n'a pas impressionné Sabrina. Elle l'a plutôt dégoûtée, à cause de la vantardise des hôtes. Sa sœur lui a fait vraiment jouer un mauvais coup en l'envoyant à cette réception, et surtout en la faisant prendre pour elle-même. C'est vrai qu'on n'a vu que du feu, tellement la ressemblance avec Lynda est parfaite, mais Sabribna n'en a tiré aucune satisfaction. Heureusement qu'il y a eu ce garçon, Rédouane, un garçon si différent des autres. Dans son lit, elle pense d'ailleurs à lui. Il lui a fait des confidences sur sa famille, il lui a pris la main et il lui a dit qu'elle lui plaît, mais cela ne doit pas signifier grand chose : ce garçon, comme elle, s'ennuyait à la réception, et il a trouvé quelqu'un à qui parler… Mais malgré tout, se dit-elle, c'est un beau gar- çon : brun, l'allure sportive, le front haut, le nez droit, les yeux noirs mais doux… Un grand garçon qui paraît à la fois timide et maladroit, mais qui inspire la sympathie. Elle ne sait si ce qu'il lui a raconté est vrai, son père et son oncle qui veulent le marier à sa cousine, mais il paraît bien malheureux. «Tu me plais» a-t-il dit. Elle s'interroge sur la signification de ces mots : s'agit-il d'une attirance physique ou alors seulement du fait qu'elle n'aime pas la musique endiablée et qu'elle ne parle pas, comme les autres filles, à commencer par sa cousine, de bijoux et de villas ? «C'est une fille vaniteuse, méchante et intéressée», a-t-il dit en parlant de sa cousine. La trouve-t-il modeste, généreuse et bonne ? Tout cela lui paraît un peu artificiel, parce que précipité : de toutes façons, à la réception, Sabrina n'a pas dévoilé son identité : on la prend pour sa sœur. Et c'est tant mieux : elle n'a qu'à faire une idylle… Elle sourit en pensant qu'elle s'est fait prendre pour sa sœur, sa sœur qui est exactement le type de fille que fuit Redouane ! Ah, s'il savait comme est la vraie Lynda, il la fuirait certainement au lieu de la rechercher ! Les jours passent. Lynda, remise de sa varicelle, a repris le chemin de la faculté. Après une brève idylle avec sa sœur, elle s'est remise à se quereller avec elle. Comme toujours, c'est Lynda qui lui cherche noise. Cette fois-ci, c'est à propos des CD que la jeune fille lui a empruntés et qu'elle ne lui aurait pas rendus. — Je te les ai rendus, proteste Sabrina — Non, tu me les as pris ! Tu les as prêtés à tes copines et elles te les ont volés ! — Tu te trompes, je n'ai rien fait de cela ! — Et moi, je te dis que tu les as pris ! Tu n'es qu'une vaurienne, tu es tout le temps en train de me prendre mes affaires ! En fait, c'est leur frère cadet, Amine, qui a pris les CD. Quand il les rend, Sabrina éclate. — Tu vois, tu m'accuses toujours à tort ! — C'est parce que tu me joues toujours des tours ! — C'est tout ce que tu trouves à dire pour t'excuser ? — Moi m'excuser auprès de toi ? s'écrie Lynda, tu peux oublier ! Zoubida, la mère, essaye d'intervenir mais Lynda ne veut rien entendre : il est hors de question de demander des excuses à sa sœur, sa fierté prendrait un coup ! (A suivre...)