Anomalies - Plusieurs cas d'infections associées aux soins ont été signalés dans différents centres hospitaliers. «Pas moins de 30% des malades hospitalisés dans des hôpitaux en Algérie contractent immanquablement des pathologies en milieu hospitalier», selon des statistiques avancées par de nombreux spécialistes de la santé. De ce fait, le manque d'hygiène hospitalière revient sans cesse comme une litanie dans le secteur de la santé. Les quelque 260 centres hospitaliers, publics ou privés confondus, que compte l'Algérie, deviennent un véritable terreau fertile d'infections. L'état des lieux est déplorable: négligence , non-respect des règles élémentaires d'hygiène et dégradation de cette dernière, le risque d'attraper des virus dans nos hôpitaux est omniprésent et personne n'y échappe. L'amélioration des soins médicaux en milieu hospitalier est une revendication soutenue de la population, et une préoccupation constante des spécialistes de ce secteur au demeurant assez vulnérable. La qualité du matériel médical ou celle de la formation du personnel opérant ne suffisent pas, pour autant, à assurer un progrès certain en matière de traitements médicaux. Il semble que le comportement de tous les acteurs de ce système est pour quelque chose dans les contaminations microbiennes survenues en milieu hospitalier. Les patients, mais aussi le personnel médical, sont fortement exposés à ces contaminations bactériennes ou virales consécutives à l'hospitalisation et appelées communément par les spécialistes «infections nosocomiales», nous dit-on au niveau de plusieurs structures sanitaires. La situation prête à l'inquiétude. Et pour cause. La sonnette d'alarme est donc tirée par de nombreux spécialistes. Ces derniers remettent en cause plusieurs aspects relatifs au respect des règles d'hygiène et de sécurité au sein de nos établissements. Allant de l'absence de lavage systématique des mains à la non-stérilisation de l'environnement et du matériel médical après chaque manipulation en passant par le non-respect des normes de stockage et de tri des déchets hospitaliers, la liste des défaillances est longue. A titre d'exemple, la présence, dans la plupart des hôpitaux, d'insectes et de bestioles indésirables tels que moustiques, mouches, cafards, souris, rats…Il arrive même de rencontrer des chats de gouttière à l'intérieur de certains services. Les spécialistes, eux, affirment que, souvent, des malades ne décèdent pas des suites de leur maladie, mais plutôt à cause des maladies nosocomiales développées lors de leur passage à l'hôpital. A ce sujet, le professeur Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), dit «il existe deux sortes d'infections. Pour la première, le germe incriminé reste au niveau de l'établissement et se développe là où l'hygiène manque. Alors que pour la deuxième, des malades contractent le germe en subissant des opérations dans des conditions d'hygiène douteuses». Dans ce contexte, le professeur affirme que «les infections des plaies opératoires sont les plus fréquentes. Les infections respiratoires sont aussi très graves en milieu hospitalier, en particulier dans les services de réanimation. Elles présentent la première cause de décès par infection nosocomiales. Plus que cela, ces dernières sont considérées comme un problème majeur de santé publique de par leur fréquence, leur gravité et leur coût», conclut-il.