Utilité n Le respect des normes de propreté dans les structures de santé permettrait d'éviter 30% des cas de maladies nosocomiales, estiment les spécialistes. L'installation de véritables services d'hygiène au niveau des établissements hospitaliers publics a été vivement soulignée par les participants à une journée d'échanges et de formation sur l'hygiène hospitalière, organisée hier, mardi, à Oran. Ces services doivent être confiés à des médecins et des techniciens en hygiène, a-t-on plaidé lors de cette journée placée sous le slogan «Prévenir ou guérir, il faut choisir.» Ces structures auront la «lourde» tâche de veiller scrupuleusement à l'hygiène en milieu hospitalier, de stériliser le matériel et de former le personnel sur les précautions d'hygiène et de prévention contre les maladies nosocomiales. A ce titre, le Dr Nafaâ Timsiline, spécialiste en hygiène hospitalière et directeur général de la société spécialisée «Nosoclean», organisatrice de cette rencontre, a affirmé que la prévention et l'hygiène constituent les moyens les plus efficaces dans la lutte contre les infections nosocomiales. Dans une communication intitulée «Les infections nosocomiales : un défi permanent», il a souligné que le coût du traitement d'une infection nosocomiale est très élevé, avec une durée d'hospitalisation de 3 jours à une semaine, tout en insistant sur l'impératif de prévention. Pour sa part, le Dr Mathieu Agnet, spécialiste en hygiène hospitalière dans un laboratoire français, a indiqué que même dans les pays les plus industrialisés comme la Grande-Bretagne et la France, 5 à 10% des patients hospitalisés contractent une ou plusieurs infections nosocomiales. La vigilance des soignants et des malades «est très importante», pour le Dr Agnet qui a affirmé que «30% des cas pourraient être évités si les précautions étaient mieux suivies, notamment le respect des règles d'hygiène de base». Les services les plus exposés aux risques d'infections nosocomiales sont, selon lui, la pneumologie, la chirurgie, l'hémodialyse, la réanimation, l'endocrinologie, l'obstétrique-gynécologie, la transfusion sanguine, d'où «l'importance d'une bonne formation du personnel des hôpitaux, et notamment des service cités», a-t-il souligné. De son côté, le Dr Mohamed Lamine Atif a indiqué, dans une communication abordant «la promotion de l'hygiène des mains», que «90 % des infections nosocomiales sont dues aux mains», en ajoutant que le lavage des mains avant chaque geste médical reste le meilleur moyen de prévention et permet de réduire de 50% le risque d'infections dans certains services. Les infections nosocomiales regroupent des situations très différentes dont certaines sont, selon lui, inévitables, soulignant toutefois que la vigilance des soignants et des malades est très importante. R. L. / APS