Le parti du Front de Libération Nationale (FLN) a remporté, hier, vendredi, les élections législatives, avec 220 des 462 sièges, et les trois partis islamistes coalisés au sein de l'Alliance de l'Algérie verte ont subi un revers, en arrivant en 3e position avec 48 sièges, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia. Le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia décroche la 2e place avec 68 sièges. Ces deux partis membres de l'Alliance présidentielle sortante détiennent donc la majorité absolue au sein de la nouvelle Assemblée. Le FLN a amélioré sa performance passant de 136 à 220 sièges, dont 68 femmes, tandis que son allié, le RND, a remporté six sièges supplémentaires, dont 23 femmes. Ces deux partis sont coalisés depuis 2004 dans une Alliance présidentielle que le parti islamiste Mouvement de la société pour la paix (MSP) avait quittée en janvier pour former l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) avec deux autres formations islamistes, Al-Islah (Réforme) et Ennahda (Renaissance). Ces derniers n'ont remporté que 48 sièges. L'ensemble de six des sept formations islamistes en lice, dont l'AAV, n'ont récolté que 66 sièges. «Le peuple, en 1991, a fait un vote sanction contre le FLN, en 2012 c'est un vote refuge en faveur du FLN», a déclaré le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Les islamistes ont aussitôt dénoncé «une grande manipulation», estimant que les «résultats officiels du scrutin pourraient exposer la population à des dangers dont ils refusent d'assumer la responsabilité». Il semble que les partis de l'AAV voudraient mettre en avant la série d'événements et les troubles qui se sont produits ces derniers mois dans plusieurs contrées du pays. Ces mouvements de protestation ont clairement révélé le fossé entre les citoyens d'une part, et les députés élus au niveau national d'autre part. Cette fois-ci, les députés élus vont-ils être à l'écoute des citoyens pour résoudre les problèmes qui affligent les populations, comme par exemple la corruption qui gangrène les rouages de l'administration en portant un sacré coup à l'économie nationale, le chômage, l'informel, la réforme scolaire ? Vont-ils aussi mettre un terme aux pratiques politiques qui ont conduit à l'exclusion de l'opposition pendant deux décennies, en clair à la perturbation de la vie politique ? Autant de questions qui méritent une réelle prise en charge par le parti majoritaire à l'Assemblée populaire nationale.