Effort - La Russie considère que le plan de paix en Syrie de l'émissaire de l'ONU Kofi Annan a encore des chances de réussir et «fera tout» pour éviter son échec. «Le plan de Kofi Annan, c'est peut-être la dernière chance pour la Syrie. Nous pensons que cette mission a des chances de réussir», a déclaré, hier, dimanche, l'ambassadeur de Russie en France Alexandre Orlov interrogé au cours de l'émission «Internationales» de TV5 Monde, Radio France Internationale et du journal Le Monde. «La Russie fera tout pour que le plan de Kofi Annan n'échoue pas. Il faut lui donner la possibilité d'aller jusqu'au bout de sa logique», a-t-il ajouté estimant en outre que le Président syrien Bachar al-Assad «doit libérer tous les prisonniers politiques», une exigence contenue dans le plan du médiateur de l'ONU. «Nous réclamons qu'il remplisse cette demande de la communauté internationale. Notre ambassade en Syrie travaille continuellement avec les responsables syriens pour les inciter à observer le plan de Kofi Annan», a poursuivi M. Orlov. Un mois après l'annonce officielle d'un cessez-le-feu accepté par le régime et la rébellion, mais continuellement ignoré, l'ambassadeur a néanmoins estimé qu'«il y avait moins de violences en Syrie» et qu'il «fallait augmenter le nombre des observateurs et aider l'opposition à s'organiser». Selon les Nations unies, 189 observateurs militaires non armés étaient déployés, hier, dimanche, à travers le pays. A terme, 300 observateurs seront envoyés en Syrie pour une durée initiale de trois mois. «Nous considérons que ce qui se passe en Syrie est une vraie tragédie. Nous voulons éviter au peuple syrien une guerre civile qui aurait des conséquences gravissimes pour toute la région», a poursuivi l'ambassadeur de Russie, réitérant le refus de son pays d'une intervention militaire en Syrie. «J'imagine mal la Russie demain en faveur d'une intervention militaire étrangère. C'est une question de principe», a-t-il dit. «Il y a des morts des deux côtés. Il y a énormément de faits de violences accomplis par des soi-disant opposants. Cette grande explosion à Damas, ce n'est pas Assad qui en est responsable quand même !», a-t-il dit, à propos de l'explosion de deux voitures piégées qui a dévasté jeudi un quartier de Damas, faisant 55 morts et 372 blessés. Le régime syrien et la rébellion se sont mutuellement rejeté la responsabilité de l'attaque. A noter par ailleurs que les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté ce lundi un nouveau train de sanctions à l'encontre du régime syrien. «Des sanctions ont été adoptées contre le régime syrien», a-t-on indiqué dans un communiqué. Selon des diplomates, l'UE a décidé de geler les avoirs de deux entreprises et de trois personnes considérées pour la plupart comme des sources de financement du régime de Bachar al-Assad.