La Fédération nationale des consommateurs va proposer aux ménages de ne pas acheter de la viande dont les prix ont recommencé à flamber, et ce, bien avant le ramadan. Une opération boycott originale, certes, mais qui a peu de chance d'être suivie, tant la boulimie des Algériens est légendaire lors de ce mois sacré. La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) appelle, dès le mois prochain, au boycott de l'achat des viandes bovine et ovine dont les prix atteignent des sommets allant jusqu'à 1 800 DA/kg. A titre d'exemple, les prix des viandes rouges oscillent entre 830 DA avec os et 1 400 DA sans os le kilogramme pour le bovin. La viande ovine s'affiche, quant à elle, entre 1 100 DA et 1800 DA/kg. En outre, les prix de gros sont estimés à 850 DA/kg pour la viande bovine et 1 000 à 1 200 DA/kg pour la viande ovine. Pour dénoncer cette flambée et pour exprimer son indignation face à cette augmentation injustifiée, la Fédération algérienne des consommateurs lancera à la fin du mois en cours, une campagne de sensibilisation demandant aux consommateurs de boycotter l'achat de la viande à ces prix-là, surtout à l'approche du ramadan. Intervenant hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le président de la FAC, Zaki Hariz, a expliqué qu'avant l'arrivée du mois sacré, la fédération a discuté avec les associations de consommateurs pour lancer cette opération de sensibilisation. «Le consommateur algérien est de plus en plus conscient et de plus en plus exigeant et devrait ainsi suivre cet appel au boycott de l'achat de la viande rouge à ces prix exorbitants», a déclaré M. Hariz. «Avant cela, nous allons organiser une caravane nationale de sensibilisation sur la culture de consommation. Nous tablons sur un boycott de 60 % de la part des consommateurs, je pense que notre opération sera couronnée de succès», a-t-il ajouté. A souligner par ailleurs que les animateurs de cette fédération ont d'ores et déjà entamé un plan de sensibilisation afin de mettre en pratique leurs actions qui visent aussi à amener les bouchers à baisser leurs prix. Selon ses initiateurs, ce boycott a pour but d'agir, à l'approche du ramadan connu pour être un mois de hausse généralisée de tous les produits notamment les viandes. Pour la FAC, il est temps de constituer un front des consommateurs contre la flambée des prix. Cette hausse des prix ne trouve aucune explication alors que les maquignons et les bouchers se rejettent la balle. - «J'avoue que je n'ai pas connaissance de ces prix de 1 800 DA. J'ai entre les mains des statistiques qui prouvent totalement le contraire et qui reflètent la réalité sur les marchés. Les prix relevés hier à travers quatre grands marchés de la capitale concernant la viande ovine, varient entre 900 et 1 300 DA. Pour les viandes bovines, ils se situent entre 750 et 1 300 DA pour une moyenne nationale de 835 DA pour les viandes bovines ainsi que 1 050 DA pour les ovines». C'est ce qu'a déclaré ce matin sur les ondes de la Chaîne III, le président du directoire de la SGP-Proda, chargé des activités de la filière viande. Il a relevé une bonne production nationale en matière de cheptel ovin dépassant les 22 millions de têtes. Parlant de la consommation annuelle de la viande rouge, elle est, selon lui, de 320 000 tonnes/an, une consommation qui est «en train d'évoluer». Ce qui justifie à ses dires, à la faveur de la règle de l'offre et de la demande «ces prix exercés sur l'ensemble des marchés». A l'occasion, ce même responsable a plaidé pour l'organisation de la filière, une filière «contrôlée totalement par le privé». Dans cet ordre d'idées, le président du directoire de la SGP-Proda a estimé que «cette régulation du marché des viandes en Algérie n'est pas l'affaire uniquement des pouvoirs publics qui, pour leur part, ont opté d'ores et déjà pour la mise en place de mécanismes allant dans ce sens». Il a cité dans ce sillage les trois centrales viandes en phase de réalisation à travers trois grandes villes à savoir Mostaganem, Skikda et le Grand Alger. Il est également question, selon lui, des complexes d'abattage qui sont aussi en phase de mise en œuvre. Et ce n'est pas tout. M. Kamel Chadi parle également d'une «action de réhabilitation d'anciens entrepôts frigorifiques.