Après plusieurs siècles de colonisation, les peuples opprimés d'Amérique latine se révoltent contre les colonisateurs, revendiquant leur indépendance. Mais la puissance coloniale espagnole va, en dépit des insurrections et des guerres qui lui sont livrées, résister pendant près de quinze ans. On ne pouvait abandonner des terres qui ont, jusque-là, fait la richesse de la métropole et sa puissance militaire. En 1820, les troupes du général San Martin, par terre, et celles de lord Cochrane, par mer, se dirigent, à partir de leur base de Colombie, effectivement indépendante depuis 1819, vers Lima. La prise de la ville devait abattre la puissance espagnole et précipiter l'indépendance du Pérou et d'autres pays. En quelques jours, l'armée du général San Martin s'empare du port de Callao. Lord Cochrane met hors d'état de nuire la flotte espagnole. Lima est à portée de main, les indépendantistes promettaient de la prendre et de jeter hors d'Amérique les Espagnols, accusés de tous les malheurs. Dans la ville, c'est le désarroi dans la colonie espagnole. Les riches propriétaires savent que les populations autochtones, ulcérées par des siècles d'exploitation sans merci ne leur feront pas quartier : elles s'empareront de leurs biens et les massacreraient. Il ne leur reste plus, pour sauver leur vie, que la fuite. On avait longtemps espéré que la flotte allait redresser la barre, mais depuis que la plus grande frégate, l'«Esmeralda» a été prise, on a perdu tous les espoirs.