Résumé de la 30e partie - Lynda, accompagnée de son mari, rend visite à ses parents. Elle demande, comme elle l'a promis, pardon à Sabrina. Les invités sont partis. — Ouf ! dit Amine. Zoubida gronde aussitôt le jeune garçon. — Tu traites de la sorte ta sœur et ton beau-frère. — Je n'oublie pas le mal que Lynda a fait à Sabrina. — Elle a tout oublié, dit Zoubida. — Moi, je n'oublie pas ! — Parce que tu n'es pas aussi généreux que ta sœur ! Elle se retourne vers la jeune femme qui garde le silence. — Sabrina, dit à ce jeune écervelé que tu as tout pardonné à ta sœur et que tu as définitivement tourné la page. — Oui, se contente de dire la jeune femme. En fait, elle n'a rien oublié et surtout elle n'a rien pardonné. Elle sait que la démarche de sa sœur est intéressée et que si elle s'est abaissée à lui demander pardon, c'est avant tout pour ne pas être reniée par sa famille. Autrement dit, elle se serait passée de son pardon et aurait mené le reste de sa vie à la bouder ! Elle a revu Redouane… Elle a remarqué qu'il n'a pas cessé, au salon comme à table, de la regarder. Etait-ce de la simple curiosité, née de cette ressemblance extraordinaire avec sa sœur, ou bien y a-t-il une autre raison ? Elle se rappelle le soir où elle s'est fait passer pour sa sœur, chez sa cousine. Elle se souvient de l'invitation qu'il lui avait faite. «Veux-tu qu'on aille au jardin, prendre l'air ?» Elle l'a suivi et elle s'est retrouvée seule avec lui… Elle ferme les yeux et se rappelle comment, au début, elle était gênée de se retrouver seule avec lui. Il lui a parlé de son oncle, de sa cousine dont on fêtait l'anniversaire, puis, doucement, il lui a pris la main et lui a parlé avec douceur. Elle a tenté de se dégager, mais il la tenait fortement, puis, il lui a dit, d'une voix tremblante : «Tu me plais.» Elle lui a répondu qu'il la connaissait à peine, mais il a dit : «Qu'importe ! Il ne dépend que de toi pour que je te connaisse !» et il a demandé à la revoir. Elle a alors dégagé sa main et est retournée dans la salle. Mais pourquoi se rappelle-t-elle tout cela ? Redouane n'est-il pas de l'histoire ancienne, une page tournée de sa vie ? La jeune femme se rend compte alors qu'elle a éprouvé un grand plaisir à penser au jeune homme, à se remémorer sa rencontre avec lui. Elle se dit, avec frayeur, qu'elle ne l'a pas oublié et qu'elle pense encore à lui. «Il est marié avec ma sœur, se dit-elle, je ne dois plus penser à lui !» Mais une voix lui dit que Redouane, lui non plus, ne l'a pas oubliée ainsi que le témoignent les regards furtifs qu'il lui a lancés. «Tu ne dois plus penser à lui ! Tu ne dois plus penser à lui !» Mais la petite voix chantonne dans sa tête : «Il pense à toi, il pense à toi !» (A suivre...)