Résumé de la 2e partie - Les parents de Pierre se moquent de lui quand il leur fait part de sa rencontre avec le Typhanon et de trois malheurs qui vont s'abattre sur sa famille et sur le village s'il ne fait rien pour les empêcher... Pierre s'éloigna, l'esprit inquiet et le cœur triste. Une semaine s'était écoulée depuis que Pierre avait rencontré le Typhanon, et à vrai dire, il avait presque oublié cette apparition et ses prédictions funestes. L'après-midi était déjà bien entamé lorsque Gribouille (le père de Pierre) s'en alla sur le chemin, une hache sur l'épaule. Il sifflotait, et son pas alerte traduisait sa bonne humeur. Quelques nuages dans le ciel semblaient voguer sur une mer invisible. L'air était tiède, et doux comme une caresse. C'était un de ces moments de paix que rien ne semble pouvoir troubler. Gribouille arriva sur son petit lopin de terre et se dirigea vers un bosquet. Là, quelques bouleaux plus ou moins rabougris se serraient les uns contre les autres comme pour se protéger de quelque danger. Gribouille aiguisa sa hache et se mit en devoir d'éclaircir le petit bois afin de donner suffisamment d'espace pour que puisse s'épanouir chaque arbre. Il abattait son sixième tronc lorsqu'un éclair vint frapper le manche de la hache laquelle dévia de sa trajectoire et s'abattit sur le poignet du pauvre homme qui hurla. La douleur était telle qu'il perdit un temps connaissance et que, dès qu'il revint à lui, il se mit à courir dans tous les sens. Enfin, il se calma, pansa la blessure tant bien que mal et rentra chez lui. La mère de Pierre, épouvantée, fit chercher un médecin. Heureusement, la main n'était que superficiellement coupée et Gribouille, après plusieurs semaines, put à nouveau l'utiliser. Les mois passèrent. Le petit Pierre s'en allait à l'école, toujours par le même chemin, son cœur battant plus vite lorsqu'il arrivait à l'endroit où le Typhanon lui était apparu. Depuis l'accident de son père, l'image de cet affreux arbre à tête de vieillard chauve hantait ses rêves et s'imposait à lui à certaines heures du jour. Parfois, lorsqu'il mangeait sa soupe le soir, il lui semblait voir l'apparition dans son assiette, et il restait alors comme hébété, lâchant sa cuillère qui faisait un bruit de cloche fêlée en tombant sur les dalles de pierre. Sa sœur et sa mère souriaient, indulgentes. Mais son père lui lançait un regard glacial qui le ramenait aussitôt à la réalité présente. Un soir, alors que tous les quatre finissaient de souper, on frappa à la porte. Le père alla ouvrir et accueillit joyeusement le visiteur. C'était un de ces godelureaux, fils de bourgeois, qui tournaient la tête aux filles et avaient du crédit auprès des parents. Pierre reconnut celui-ci pour l'avoir vu deux ou trois fois en compagnie de Marion, sa sœur. (A suivre...)