Statistiques - Le cancer représente 16 % des maladies graves non transmissibles, avec une incidence en 2012 de 43 285 nouveaux cas chaque année, a indiqué, hier, le chef de cabinet du ministère de la Santé. Selon Aïssa Halimi, qui intervenait lors d'un point de presse en marge d'une journée scientifique organisée hier, sur les «cancers digestifs en Algérie : diagnostic et prise en charge», le cancer du poumon compte 3 000 cas/an, avec 3 150 enregistrés en 2010. Il est suivi du cancer du col de l'utérus qui touche plus de 1 900 femmes, soit 12,15 % des cancers féminins. Le cancer du sein représente plus de 9 000 cas, soit 40 % des cancers féminins. Outre les mannes financières consacrées au traitement des cancéreux dont plus de 21 milliards de dinars déboursés en 2012 pour la chimiothérapie, le fonds de lutte anticancer joue son rôle, selon M. Halimi. Ce dernier a rappelé qu'en matière d'infrastructures, d'ici à 2014,on aura 22 Centres anticancer (CAC). Ils seront tous équipés d'un total de 57 accélérateurs. Les CAC de Annaba, de Sétif et de Batna seront, selon le même responsable, ouverts d'ici à la fin 2012, au plus tard au début de l'année prochaine avec 3 accélérateurs chacun. Ils seront suivis de ceux de Bel Abbes et Tlemcen. Les CAC d'Adrar, de Béchar et d'El Oued seront lancés cette année. M. Halimi a également parlé du rôle des 76 cellules d'accompagnement opérationnelles pour la prise en charge efficace du malade et de sa famille et qui sont implantées au niveau des hôpitaux. Il a indiqué à ce propos que son département trouvera une solution pour arriver à ce que le CAC privé puisse prendre en charge les malades assurés qui pourraient être remboursés comme c'est le cas sous d'autres cieux. Trois centres privés existent actuellement, à Blida, Tizi Ouzou et Constantine. Selon lui, l'Institut national du cancer d'Oran, qui est en phase de finalisation, pourrait assurer, outre la recherche, la prise en charge thérapeutique des malades. Au sujet des enfants cancéreux, ils sont actuellement pris en charge au niveau des services de pédiatrie qui ne sont pas encore spécialisés dans l'oncopédiatrie, qui ne figure pas dans le cursus universitaire. «C'est un problème des hyperspécialités et des conflits de compétences. Maintenant, on s'oriente de plus en plus vers les services et unités d'oncopédiatrie pour qu'il y ait des services inévitablement dédiés à l'oncopédiatrie.» Pour sa part, le Dr Merzoug Rebaïne, spécialiste du service d'oncologie médicale de Rouiba, a souligné au sujet du thème de cette rencontre, que les cancers digestifs qui touchent le colorectal, l'estomac, l'œsophage, l'anus, le pancréas, le foie et la vésicule biliaire, devraient être sérieusement pris en charge. «La vésicule biliaire pourrait se développer en cancer si elle n'est pas traitée», a-t-il mis en garde. Le cancer colorectal, qui était le 2e cancer de l'Algérienne et de l'Algérien en 2011, selon l'enquête nationale de 2012, touche 2 262 nouveaux cas dont 1 082 femmes.