Les cancers digestifs représentent environ 30% des cancers en Algérie et occupent la troisième place chez l'homme, après celui du poumon et de la prostate et la deuxième chez la femme après le cancer du sein, selon les spécialistes. «Les cancers digestifs sont fréquents en Algérie, l'incidence rapportée est de 60,2/100 mille chez l'homme avec un âge moyen de survenue de 59 ans et de 74,2/100 000 chez la femme avec 51 ans de survenue comme âge moyen», a indiqué le chef de cabinet du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Halimi Aissa, à l'occasion d'une journée scientifique sur les cancers digestifs en Algérie. Devant cette situation «alarmante» et afin de répondre aux attentes des populations, le ministère de tutelle a mis en place une stratégie et un plan de lutte contre ce fléau. Ce plan s'articule, selon M. Halimi, autour de cinq objectifs majeurs que sont la réduction de la mortalité des cancers digestifs, l'amélioration du diagnostic à un stade précoce grâce à la disponibilité et de la diffusion des techniques spécifiques et au renforcement de la prise en charge de la thérapeutique par une meilleure qualité de soins. Parmi les objectifs, figurent également l'accès facile aux soins de qualité, la prévention et le dépistage. Le même responsable a ajouté que des mesures urgentes à court terme sont engagées par les autorités concernées. Elles portent sur les infrastructures, les ressources humaines, le plateau technique et l'organisation de la prise en charge. Pour les spécialistes présents à cette journée organisée par l'association El-Amel et la société algérienne d'oncologie médicale, les cancers digestifs en Algérie occupent une place «prépondérante» car ils ne cessent de toucher plus de gens. Les cancers digestifs les plus prépondérants sont le cancer colorectal, de l'estomac et celui de la vésicule biliaire, a estimé le Dr Rebaine Merzoug, du service d'oncologie de Rouiba. Ces cancers représentent à eux seuls 75 à 85% des cancers digestifs en Algérie, a noté le spécialiste, précisant que ces maladies surviennent dans notre pays à un âge plus jeune contrairement à l'Occident. Dans le même contexte, le Dr Rebaine a fait savoir que l'Algérie occupe le second rang mondial après le Chili en matière d'atteinte de cancer de vésicule biliaire. «Les habitudes alimentaires occidentalisées sont généralement à l'origine de ces cancers», a-t-il indiqué, affirmant l'importance de la prévention et du dépistage précoce. Plusieurs communications autour de l'épidémiologie des cancers digestifs, leur diagnostic clinique, l'apport du scanner dans le diagnostic et les traitements des cancers digestifs ont été présentées lors de cette journée. Il est à signaler que l'Algérie compte sept services de radiothérapie avec 57 accélérateurs et 180 centres d'oncologie. Il est prévu la réception de sept centres anti-cancer en 2013 et dix autres en 2014.