Imagination - La 3e édition du Festival national de la création féminine se poursuit au palais des Raïs (ex-Bastion 23), et ce, jusqu'à la fin du mois. Placé sous le thème «Atours de toujours», le festival, qui propose des œuvres de créatrices dans un voyage sur le territoire illimité de l'imagination, connaît une forte affluence. Le public s'est montré curieux, affichant de ce fait un grand intérêt pour le travail de création des exposantes. C'est ainsi qu'il a apprécié les différents types d'accessoires confectionnés par les participantes. Ces dernières ont su démontrer leur génie créatif et leur tempérament artistique. Toutes se sont distinguées à travers les œuvres exposées, subtilement réalisées avec un geste soigné et relevant d'une sensibilité épurée et élégante. Si lors des deux premières éditions le festival a favorisé l'art du tapis, puis, à la troisième, celui de la broderie, pour le présent rendez-vous, il privilégie les accessoires du costume : bijoux, coiffes, ceintures, sacs et bourses, étoles et articles chaussants, éventails… C'est l'art du détail et de l'harmonie. Parmi les exposantes, il y a celle qui vient de Timimoun pour présenter ses créations (bijoux et accessoires) réalisées avec beaucoup de talent, de finesse et de beauté. Aux artistes algériennes qui sont au nombre d'une trentaine et qui se partagent les espaces en présentant leurs travaux, d'autres venues du Sénégal, à l'instar de Sadiya Gaï, qui, très connue dans son pays, a indiqué avoir travaillé avec des modélistes de renom, tels Yves Saint Laurent et Dior. Elle s'est dit très ravie de venir participer à ce festival, ajoutant : «Je suis venue présenter les turbans que portent les femmes sénégalaises quand elles quittent leur domicile.» Ses costumes et ses ornements, pure création, allient le moderne et le traditionnel dans un style savoureusement imaginé. D'autres artistes sénégalaises exposent des habits africains d'inspiration contemporaine, des bijoux, des chaussures et des sacs à main.Outre le Sénégal, l'Espagne participe au festival avec Sara Diaz Marcos, une designer, avec des accessoires mêlant les styles orientaux et occidentaux.Ce festival ambitionne, selon les organisateurs, d'encourager la créativité féminine. Il offre à ces femmes artistes – ou créatrices – un espace où elles pourront faire connaître et, du coup, faire valoir leurs œuvres, voire leur création. En d'autres termes, ce festival, qui met en lumière ces femmes qui créent, se présente comme un espace dédié à la promotion des créatrices. Il vient répondre au besoin de mettre en valeur les productions des artistes algériennes qui s'impliquent chaque année davantage dans la vie culturelle nationale. Il témoigne sans conteste du talent avéré de toutes ces femmes créatrices. Toutes sont dotées de talent de recherche et de créativité. Force est d'insister sur le fait de ne pas confondre les œuvres exposées, qui sont des créations artistiques, avec des produits d'artisanat. Puisque l'artisanat «obéit à un processus de production» et «son cheminement consiste à suivre avec fidélité les codes de la tradition». Tandis que l'œuvre de création est caractérisée par son unicité, donc sa singularité. L'artiste ne reproduit pas, mais innove, en puisant dans des lieux d'inspiration et, du coup, crée, par la recherche, des styles nouveaux. Ainsi, ce festival illustre, outre l'imaginaire créatif des femmes, leur savoir-faire ; ces dernières se révèlent garantes et dépositaires d'une culture qu'elles transmettent d'une génération à l'autre. Elles sont les gardiennes de la mémoire collective.