Les immigrants illégaux en Israël, la plupart des Soudanais et des Erythréens entrés par le Sinaï égyptien, risquent désormais d'être emprisonnés pendant trois ans sans jugement s'ils sont arrêtés par les autorités israéliennes. Le ministre israélien de l'Intérieur Elie Yishaï a décidé d'appliquer une loi votée par la Knesset (Parlement) au début de l'année, faisant passer à trois ans la période d'emprisonnement des immigrants, a précisé Sabine Haddad. Après leur passage de la frontière israélo-égyptienne, particulièrement poreuse car elle passe en plein désert, les clandestins sont la plupart du temps arrêtés par les autorités israéliennes. Jusque-là, ils étaient détenus pendant dix jours avant d'être relâchés. La plupart d'entre eux cherchaient ensuite du travail, en particulier à Tel-Aviv. Selon le ministère de l'Intérieur, 62 000 immigrés clandestins se sont «infiltrés» depuis 2006 en Israël en provenance surtout du Soudan, du Soudan du Sud et d'Erythrée. Pour le seul mois de mai, 2 031 Africains clandestins sont entrés dans le pays, a indiqué Mme Haddad. Leur forte concentration dans certains quartiers défavorisés de Tel-Aviv a récemment provoqué des violences racistes et une violente polémique politique sur leur présence en Israël. Par ailleurs, ce matin, des inconnus ont mis le feu à un appartement habité par des immigrants érythréens, dont deux ont été légèrement blessés dans le centre de Jérusalem. L'inscription «Dégagez du quartier» a été retrouvée sur un des murs de l'appartement, laissant supposer qu'il s'agit d'une attaque raciste.