Discussions - Les dirigeants de l'Union européenne et le président russe, Vladimir Poutine, ont abordé ce lundi la question de la Syrie. Le sommet a été ouvert d'un ton froid par le président russe, qui s'est en outre montré ferme sur ses positions lors de déplacements à Berlin et Paris vendredi dernier, écartant de nouveau toute sanction de l'ONU contre le régime de Bachar Al Assad, de même que le départ du dirigeant syrien. Une déclaration qui intervient au lendemain de celle faite par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, qui avait, pour rappel, indiqué que le départ du président syrien devait être le «résultat» de cette transition. Pour sa part, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, veut que les grandes puissances pèsent de tout leur poids pour faire respecter son plan de paix, ou qu'elles trouvent un «plan B» pour résoudre la crise syrienne, selon diplomates et experts. S'adressant samedi à une réunion ministérielle de la Ligue arabe à Doha, M. Annan a réclamé un «réexamen en profondeur» de la stratégie de sortie de crise en Syrie, suggérant ainsi que sa médiation avait atteint ses limites. «L'heure approche d'un réexamen en profondeur», a souligné samedi dernier M. Annan. «La communauté internationale doit décider de ce qu'elle veut faire désormais. De mes consultations avec de nombreux protagonistes, il ressort clairement qu'on ne peut pas continuer comme ça.» «Nous devons y réfléchir soigneusement et choisir la bonne solution», a-t-il averti, en réclamant un soutien plus ferme à son plan. Celui-ci prévoit notamment que l'armée syrienne retire ses armes lourdes des villes rebelles et que pouvoir et opposition engagent un dialogue politique. Des diplomates à l'ONU analysent ces dernières déclarations de M. Kofi Annan comme un aveu que son plan est en mauvaise posture. «Il ne va pas reconnaître lui-même l'échec, il pèse chacun de ses mots», explique l'un d'eux. «Mais comme tout le monde, des Etats-Unis à la Russie, a entériné son plan, tout le monde peut comprendre le message.» Il est clair pour tous que les efforts internationaux sont probablement voués à l'échec», estime Andrew Tabler, un expert du Washington Institute for Near East Policy qui a travaillé en Syrie.