Mérite - Dans les Aurès, Aïssa el Djermouni, a été, dans les années 30, le premier arabo-africain à chanter à l'Olympia. Il a été suivi d'une pléiade d'artistes de la région comme Massinissa, Katcho, Hassan Dadi et beaucoup d'autres encore. Belaïd Tagrawla de la troupe Tagrawla nous rappelle que la chanson kabyle a été la plus médiatisée grâce à la proximité de la ville d'Alger et des grandes villes. Mais aussi grâce à la création de la radio kabyle dans les années 40 qui a joué un grand rôle dans la vulgarisation de la chanson kabyle. Les autres régions (les Aurès et le Sahara) bien qu'elles aient leurs propre musiques, n'ont malheureusement pas bénéficié du même avantage au début. L'explication serait l'éloignement de ces régions montagneuses des grandes villes, mais aussi le manque de moyens de diffusion. Ces musiques sont donc restées longtemps confinées au niveau local. Tagrawla a souligné que «la chanson kabyle a joué un grand rôle dans la promotion de la chanson amazighe, car certains chanteurs kabyles avaient également chanté en chaoui comme Idir et la troupe Tagrawla dans les années 80. Adel M'zab de la région du M'zab, a été le précurseur des chanteurs mozabites dans les années 60 où «il a été banni de la société mozabite car il avait osé chanter.Même chose pour les chanteurs kabyles dans les années 40. Dans les années 80, c'était le lancement de la chanson chenouie avec la troupe Ichenouiyen», a-t-il ajouté. Pour lui, «les gens se sont décomplexés pour chanter dans leurs langues maternelles. Certains chanteurs arabophones chantent en tamazight. Une reconnaissance mutuelle entre Algériens», a-t-il conclu. Tiziri, productrice et animatrice à la radio Soummam de Béjaïa, renchérit pour assurer que «la chanson kabyle a évolué grâce à Sadek Bedjaoui en 1946 et Abdelouahab Bejaoui. Allaoua Zerouki a été le premier à avoir chanté à l'étranger et Karim Tahar, aussi. Nous avons un programme spécial sur le patrimoine où on passe tous les modes de la chanson amazighe en général». Pour sa part, Zouhir Bouizri de la radio Bouira a ajouté qu'à travers les ondes de sa radio «on insiste sur le sujet quels que soient l'artiste et son origine. On constate que la chanson kabyle a beaucoup évolué. Elle est chantée par la grand-mère ou la maman pour endormir le bébé, l'agriculteur pour travailler achouik ou les chansons patrimoniales et les madihs sont venus avec le développement social bien avant la radio comme par exemple les madihs ou adhker par les femmes toute la nuit devant la dépouille du défunt qui doit obligatoirement passer sa dernière nuit chez lui avant son enterrement. Elles citent les qualités du défunt sous forme de poèmes m'djd» a-t-il expliqué lors de son intervention à radio Ghardaïa.