Résumé de la 368e partie n Al Capone s'en prend à son vieil ennemi, Bugs Moran, qui a refusé un arrangement. Il lui fait tendre un piège auquel il échappe, mais ses hommes, eux, sont massacrés. Devant l'inefficacité de la police, le coroner (ou officier de la Police judiciaire), Bundesen, prend l'affaire en main. Il constitue un jury d'hommes intègres, que Capone et sa bande ne pouvaient pas corrompre, et commence son enquête. Le jury lui suggère alors de se faire aider par un homme de science, c'est-à-dire un criminologue. On songe tout de suite à Calvin Godard dont les expertises avaient pesé dans le procès de Sacco et Vanzetti, les deux anarchistes italiens. Cet ancien médecin s'était rendu célèbre en élaborant une méthode qui permettait d'identifier l'arme avec laquelle a été tirée une balle. Selon sa thèse, «chaque arme possède son empreinte digitale, il suffit d'étudier attentivement les balles pour le découvrir ; la douille porte des marques caractéristiques.» Godard fondait ainsi la balistique et, muni d'un microscope dit «comparatif», s'était lancé dans une campagne destinée à faire comprendre aux policiers et aux tribunaux l'importance de cette science pour démasquer les criminels et les mettre hors d'état de nuire. A Cicero, Godard examine les balles du massacre et les douilles et déclare que les armes utilisées par les meurtriers sont deux mitraillettes Thomson de calibre 45 : l'une avec un chargeur plat de vingt balles, l'autre avec un barillet de cinquante. On ne pouvait être plus précis. Il faut attendre le 14 décembre 1929 pour que la police retrouve l'une de ces armes. Ce jour-là, à San Joseph, dans le Michigan, un gangster tue un policier qui voulait l'arrêter pour infraction au code de la route. Le meurtrier a réussi à prendre la fuite, mais des policiers ont relevé son numéro d'immatriculation et sont arrivés à l'identifier. On découvre dans son appartement tout un arsenal, dont les deux mitraillettes Thompson. Godard procède à des tirs avec les armes et déclare qu'il s'agit des mitraillettes du massacre. Le meurtrier est arrêté quelques jours après : il s'agit de Fred Burke, un homme d'Al Capone, qui sera condamné à la perpétuité. Comme il ne dénonce pas son patron, celui-ci ne sera pas impliqué dans le massacre. Le massacre de la Saint Valentin va faire une grande publicité à Capone : toute l'Amérique, et non pas seulement Chicago, parle de lui. Le presse lui consacre la Une de ses manchettes, des livres sont écrits sur lui, retraçant sa carrière de criminel. Le public est subjugué par ce délinquant d'un nouveau genre. Certes, il est, comme tous les criminels de cette époque, capable du pire, mais c'est aussi un homme qui soigne son image. Il s'habille avec élégance, il se comporte comme un gentleman, toujours poli, toujours affable, prêt à aider son prochain. On aime aussi en lui le sens de la famille, on le prenait pour un génie de la finance et de la débrouillardise, allant jusqu'à donner des leçons aux hommes d'affaires de Wall Street. En cette période de dépression et de malaise social, tout le monde rêve de devenir comme lui, de faire fortune... C'est un criminel ? Tout le monde en convient mais c'est avant tout un homme qui a réussi ! Conscient de sa notoriété, Al Capone décide de l'entretenir en prenant un attaché de presse, Damon Rumyon, que les journalistes interrogent désormais. — Une déclaration, monsieur Capone ! — Prenez rendez-vous avec mon attaché !