Résumé de la 26e partie n Devant l'inefficacité de la police, le coroner Bundesen a décidé de constituer une équipe et de faire appel à un expert en balistique. Godard peut être considéré comme l'un des fondateurs de la balistique. Muni d'un microscope dit «comparatif», il s'était lancé dans une campagne destinée à faire comprendre aux policiers et aux tribunaux l'importance de cette science pour démasquer les criminels et les mettre hors d'état de nuire. «Plus besoin d'aveux : l'arme et les balles meurtrières sont suffisamment loquaces pour confondre les criminels !» A Cicero, Godard examine les balles du massacre et les douilles et déclare que les armes utilisées par les meurtriers sont deux mitraillettes Thomson de calibre 45 : l'une avec un chargeur plat de vingt balles, l'autre avec un barillet de cinquante. On ne pouvait être plus précis. Il faut, cependant, attendre le 14 décembre 1929 pour que la police retrouve l'une de ces armes. Ce jour-là, à San Joseph, dans le Michigan, un gangster tue un policier qui voulait l'arrêter pour infraction au code de la route. Le meurtrier a réussi à prendre la fuite, mais des policiers ont relevé son numéro d'immatriculation et sont arrivés à l'identifier. On fouille son appartement et on découvre tout un arsenal, dont les deux mitraillettes Thomson. On les remet à Godard qui procède à des tirs avec les armes et déclare qu'il s'agit des mitraillettes du massacre. Le meurtrier est arrêté quelques jours après : il s'agit de Fred Burke, un homme d'Al Capone. Il ne dénoncera pas le commanditaire du massacre. Au procès, il plaidera coupable, mais affirmera avoir agi pour son propre compte. Les juges prononcent le nom d'al Capone. «Al Capone ? Je n'ai jamais travaillé pour lui !» Fred Burke sera condamné à la perpétuité. Comme il ne dénonce pas son patron, celui-ci ne sera pas impliqué dans le massacre. «Une fois de plus, al Capone échappe au châtiment !» titre la presse. Mais l'étau va se resserrer sur al Capone. Andrew Mellon, le secrétaire au trésor américain a désigné un jeune agent fédéral, Eliot Ness, pour mener l'enquête sur al Capone. Eliot Ness et ses collaborateurs vont passer dans l'histoire sous le nom d'«incorruptibles». En effet, ni le chef ni ses agents ne pouvaient être achetés par la pègre qui, avec leur argent, achète facilement des représentants de l'autorité. Al Capone est arrêté pour «camouflage d'armes» et son frère, Franck, qui a pris sa succession à la tête de l'empire, pour évasion fiscale. Il est libéré, mais sa bande est infiltrée par la police. Les preuves commencent à s'accumuler contre lui. Il est de nouveau arrêté et cette fois on trouve des témoins à charge. Cette fois, les autorités cherchent deux comptables qui ont établi les comptes d'une des entreprises du gangster. Au terme de son procès, il est condamné à onze ans de prison et de fortes amendes. Sa bonne conduite et sa maladie vont pousser les autorités à réduire sa peine. Il est libéré en novembre 1939. Il mourut, le 25 janvier 1947, d'une crise cardiaque. Ainsi finit paisiblement, dans son lit, entouré de sa famille, Al Capone, qui a terrorisé pendant plusieurs années l'Amérique.