Résumé de la 98e partie n Al Capone pense se recycler. Mais un de ses rivaux, Moran, le guette. Il décide, avec un autre gangster, de l'éliminer. Ce serait, pensent les deux hommes, un banal assassinat de gangster, mais ni Capone ni McGurn ne se doutaient que ce meurtre, décidé pour le 14 février, allait entrer dans les annales de la criminologie. C'est le fameux massacre de la Saint Valentin, appelé ainsi parce que se passant un 31 décembre. De retour à Chicago, McGurn réunit une équipe formée de tueurs connus : Fred «Killer» Burke, James Ray, un tireur d'élite ainsi que John Scalise et Albert Anselmi qu'Al Capone a utilisés dans le meurtre de Yale. On compte aussi Harry, Joseph Lolordo et Phil Keywell, du fameux Purple Gang de Détroit. Pour appâter Moran, McGurn a imaginé un plan : un contrebandier propose à Moran une quantité importante de whisky à un bon prix. Il fixera rendez-vous au gangster dans un garage, à 10h30. Au moment de la livraison, les hommes de McGurn surgiront habillés en policier, comme pour une descente. Ils désarmeront Moran et ses hommes et les arroseront alors avec leurs mitraillettes. On connaît la suite de l'histoire : Bugs Moran, arrivé en retard, échappe au massacre auquel, en revanche, ses sept hommes succombent. Frank Gusenberg, transpercé de vingt-deux balles, n'est pas mort sur le coup et la police a pu l'interroger à l'hôpital. — Qui est l'auteur de ce massacre ? — Je ne sais pas, a répondu le blessé qui a succombé peu après. Mais personne n'est dupe et tout le monde sait qu'al Capone et ses amis sont dans le coup. On a compris aussi que c'est Bugs Moran qui était visé. Ce dernier a eu beaucoup de chances en n'arrivant pas ce jour-là à l'heure du rendez-vous qu'on lui avait fixé. Capone ne peut pas être arrêté, quant à McGurn, il se trouvait dans un hôtel, avec sa compagne, Louise Rolfe, surnommée «l'alibi blond» parce qu'elle lui a déjà servi dans le passé d'alibi. La justice pense la faire interroger dans cette affaire, mais McGurn, voulant lui épargner cette peine, l'a épousée : au terme de la loi américaine, elle ne pouvait pas être citée contre son mari ! Faute donc de témoins, toutes les charges contre Al Capone et contre McGurn sont abandonnées. Devant l'inefficacité de la police, le coroner (ou officier de la police judiciaire) Bundesen prend l'affaire en main. Il constitue un jury d'hommes intègres, que Capone et sa bande ne pouvaient pas corrompre, et commence son enquête. Le jury lui suggère alors de se faire aider par un homme de science, c'est-à-dire un criminologue. On songe tout de suite à Calvin Godard dont les expertises avaient pesé dans le procès de Sacco et Vanzetti, les deux anarchistes italiens. Cet ancien médecin s'était rendu célèbre en élaborant une méthode qui permettait d'identifier l'arme avec laquelle a été tirée une balle. Selon sa thèse, «chaque arme possède son empreinte digitale, il suffit d'étudier attentivement les balles pour le découvrir, la douille portant des marques caractéristiques». Godard fondait ainsi la balistique et, muni d'un microscope dit «comparatif», il s'était lancé dans une campagne destinée à faire comprendre aux policiers et aux tribunaux l'importance de cette science pour démasquer les criminels et les mettre hors d'état de nuire. (à suivre...)