Résumé de la 99e partie n La police enquête sur le massacre de la saint Valentin, ordonné par Al Capone et ses amis. On recourt à un criminologiste, le célèbre Godard. A Cicero, Godard examine les douilles du massacre et déclare que les armes utilisées par les meurtriers sont deux mitraillettes Thomson de calibre 45 : l'une avec un chargeur plat de vingt balles et l'autre avec un barillet de cinquante. On ne pouvait être plus précis. Il faut attendre le 14 décembre 1929 pour que la police retrouve l'une de ces armes. Ce jour-là, à San Joseph, dans le Michigan, un gangster tue un policier qui voulait l'arrêter pour infraction au code de la route. Le meurtrier a réussi à prendre la fuite, mais des policiers ont relevé son numéro d'immatriculation et sont arrivés à l'identifier. On découvre dans son appartement tout un arsenal, dont les deux mitraillettes Thompson. Godard procède à des tirs avec les armes et déclare qu'il s'agit des mitraillettes du massacre. Le meurtrier est arrêté quelques jours après : il s'agit de Fred Burke, un homme d'Al Capone, qui sera condamné à la perpétuité. Comme il ne dénonce pas son patron, celui-ci ne sera pas impliqué dans le massacre. Le massacre de la Saint Valentin va faire une grande publicité à Capone : toute l'Amérique, et pas seulement Chicago, parle de lui. La presse lui consacre la une de ses manches, des livres sont écrits sur lui, retraçant sa carrière de criminel. Le public est subjugué par ce délinquant d'un nouveau genre. Certes, il est, comme tous les criminels de cette époque, capables du pire, mais c'est aussi un homme qui soigne son image. Il s'habille avec élégance, il se comporte comme un gentleman, toujours poli, toujours affable, prêt à aider son prochain. On aime aussi en lui le sens de la famille, on le prenait pour un génie de la finance et de la débrouillardise, allant jusqu'à donner des leçons aux hommes d'affaires de Wall Street. En cette période de dépression et de malaise social, chacun rêvait de devenir comme lui, de faire fortune... C'est un criminel ? Tout le monde en convient mais c'est avant tout un homme qui a réussi à faire fortune ! Conscient de sa notoriété, Al Capone décide de l'entretenir en prenant un attaché de presse, Damon Rumyon, que les journalistes interrogent désormais. Si le public, excité par la presse, admire Al Capone, les autorités américaines, elles, l'ont pris en grippe. Voilà un gangster, auteur de nombreux délits et crimes, qui nargue l'administration, profitant de l'incapacité de la police à réunir des preuves contre lui. Ce criminel, enrichi par le trafic et l'escroquerie, se donne des allures de gentleman et de mécène et va jusqu'à donner des conférences de presse ! Il attire l'attention du Président des Etats-Unis, Herbert Hoover, qui donne aux agences fédérales l'ordre de le surveiller, ainsi que ses associés. «A la moindre faute, je veux les voir envoyés en prison !» Comme il n'y avait pas de témoins à produire dans les affaires de meurtres, il fallait le pincer sur la question du trafic. Aussi, le Président compte-t-il surtout sur les services du fisc pour le piéger. Capone, lui, n'a pas réalisé que le gouvernement, qui voulait se débarrasser de lui, était en train de réunir des preuves contre lui. Assuré de l'impunité, il réglait à sa manière ses comptes avec ses collègues. (à suivre...)