A 22 ans, quand elle combattait la dictature militaire, la Présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a subi des tortures, dont des séances de chocs électriques et des coups qui lui ont déplacé la mâchoire, selon un récit inédit qu'elle a fait diffuser hier lundi. Mme Rousseff, 64 ans, a relaté les faits il y a onze ans devant le Conseil des droits de l'homme de l'Etat de Minas Gerais qui indemnisait les victimes du régime militaire (1964-85), mais ce n'est que maintenant que son contenu vient d'être révélé. «L'interrogatoire commençait. Généralement, c'était avec des chocs électriques de plus en plus forts et des séances de «pau de arara» accrochée sur une barre par les pieds et les mains, ce à quoi on ne résiste pas longtemps», a dit Mme Rousseff. En 1970, elle avait été arrêtée et emprisonnée pendant trois ans à Rio de Janeiro, Sao Paulo et Belo Horizonte (Etat de Minas Gerais) où elle a commencé à militer à seize ans. C'est là aussi qu'elle a vécu les pires moments de la répression orchestrée par les militaires qui l'accusaient d'être complice d'un plan de fuite d'un chef de la guérilla, ce qu'elle a toujours nié. Ses tortionnaires l'ont souvent frappée et menacée de la défigurer. Les coups lui ont laissé des marques, au point de lui déplacer la mâchoire.