Résumé de la 1re partie n L'âne décide d'emmener un chien, un chat et un coq – que leur propriétaire, tout comme lui, voulait tuer – à Brême pour faire de la musique... Ils ne pouvaient atteindre la ville de Brême le même jour ; ils arrivèrent le soir dans une forêt où ils comptaient passer la nuit. L'âne et le chien s'établirent sous un grand arbre, le chat et le coq y grimpèrent, et même le coq prit son vol pour aller se percher tout au haut, où il se trouverait plus en sûreté. Avant de s'endormir, comme il promenait son regard aux quatre vents, il lui sembla qu'il voyait dans le lointain une petite lumière; il cria à ses compagnons qu'il devait y avoir une maison à peu de distance, puisqu'on apercevait une clarté. «S'il en est ainsi, dit l'âne, délogeons et marchons en hâte de ce côté, car cette auberge n'est nullement de mon goût.» Le chien ajouta : «En effet, quelques os avec un peu de viande ne me déplairaient pas.» Ils se dirigèrent donc vers le point d'où partait la lumière; bientôt ils la virent briller davantage et s'agrandir, jusqu'à ce qu'enfin ils arrivèrent en face d'une maison de brigands parfaitement éclairée. L'âne, comme le plus grand, s'approcha de la fenêtre et regarda en dedans du logis. «Que vois-tu là, grison ?» lui demanda le coq. «Ce que je vois ? dit l'âne, une table chargée de mets et de boisson, et alentour des brigands qui s'en donnent à cœur joie.» - «Ce serait bien notre affaire», dit le coq. «Oui, certes !» reprit l'âne, «ah! si nous étions là !» Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre pour chasser les brigands; enfin ils se montrèrent. L'âne se dressa d'abord en posant ses pieds de devant sur la fenêtre, le chien monta sur le dos de l'âne, le chat grimpa sur le chien, le coq prit son vol et se posa sur la tête du chat. Cela fait, ils commencèrent ensemble leur musique à un signal donné. L'âne se mit à braire, le chien à aboyer, le chat à miauler, le coq à chanter puis ils se précipitèrent par la fenêtre dans la chambre en enfonçant les carreaux qui volèrent en éclats. Les voleurs, en entendant cet effroyable bruit, se levèrent en sursaut, ne doutant point qu'un revenant n'entrât dans la salle, et se sauvèrent tout épouvantés dans la forêt. Alors les quatre compagnons s'assirent à table, s'arrangèrent de ce qui restait, et mangèrent comme s'ils avaient dû jeûner un mois. A suivre Conte de Grimm