Commerçants et mandataires montent au créneau et menacent de paralyser le secteur pendant le mois sacré. Une action dont le consommateur aurait à subir les conséquences. Mais, disent les protestataires, ce serait l'ultime recours au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites. Celles-ci ont trait, entre autres, au problème de la fiscalité et à celui de la réorganisation des marchés de gros. Il y a d'abord les mandataires qui se sont regroupés ce matin au niveau du ministère du commerce à Bab Ezzouar. Ils étaient 200 environ, venus de l'ensemble du territoire national. Vers 10h30, ils avaient investi l'esplanade du ministère devant un important cordon de sécurité déplacé à l'occasion. Ce dernier est resté de marbre devant les slogans hostiles lancés par les protestataires à l'adresse du premier responsable du secteur. Répondant à l'appel de l'Union Générale des commerçants et artisans Algériens (UGCAA), ils revendiquent selon le chargé de la communication M. Boucherit rencontré sur le lieu du regroupement, la mise en application des dispositions du décret exécutif N° 12/111 du 6 mars 2012, portant sur la réorganisation du secteur des fruits et légumes. Notre interlocuteur qui soulève l'absence de dialogue «dont est responsable le ministre», affirme qu'«outre l'application du décret du 6 mars 2012, nous revendiquons la réorganisation des marchés de gros pour mettre un frein aux trabendistes qui ternissent l'image du secteur. Il y a aussi l'épineux problème de la fiscalité que nous n'avons pas cessé de soulever. Dans le cas où le ministre s'entêterait à faire la sourde oreille à nos légitimes revendications, nous allons enclencher une grève nationale à travers l'ensemble du pays dès le premier jour du mois de ramadan. Et que chacun assume ses responsabilités», menace notre interlocuteur. A l'heure où nous mettions sous presse, les représentants de l'UGCAA qui ont souhaité avoir une audience de travail avec le ministre, étaient dans l'expectative. «Il faut un peu de calme .Le reste relève du ministre», leur ont dit certains responsables de la sécurité sur les lieux. Toutefois, les mandataires semblaient décidés à ne pas repartir les mains vides.Un autre mouvement de grève pointe à l'horizon. Celui-ci est annoncé par le Syndicat national des personnels du ministère du Commerce, qui menace aussi de recourir à la grève dès le début du ramadan. Ce syndicat qui se réunit ce matin et demain au niveau de son siège national, brandit cette menace qui concerne le personnel de contrôle économique et de la répression des fraudes (DGCERF) du ministère du Commerce. Il n'écarte pas la possibilité d'une paralysie des inspections des ports et des aéroports. Contacté ce matin par téléphone, un représentant du SNPMC a tenu à dénoncer «le mutisme des responsables au niveau du département de M. Benbada». Selon notre interlocuteur, les frondeurs réclament en priorité la révision de leur statut particulier pour le mettre au niveau de celui des personnels de secteurs similaires (des impôts, des douanes, et du Trésor)». Quant au régime indemnitaire, le syndicat affirme avoir été «parmi les 3 premiers à déposer le dossier, en 2009, sans aucun résultat à ce jour». Rabah Khazini