Renfort - En l'espace de quelques semaines seulement, celui qui était le plus honni des dirigeants, Omar Ghrib, a réussi un grand coup en montant une équipe qui peut avoir son mot à dire en championnat. Qui l'aurait cru, il y a seulement quelques semaines lorsque la rue grondait et exigeait le départ des dirigeants, notamment celui qui incarnait, selon certains, le mal du club : Omar Ghrib. Affublé de tous les maux, le coordinateur de la section football du vieux club algérois a prouvé qu'il avait de la ressource en réussissant un tour de passe-passe pour non seulement préserver une bonne partie de l'effectif, pour ne pas dire l'essentiel, au moment où beaucoup criaient à la saignée, mais en attirant de bons joueurs en prévision du prochain exercice. Le tout dans une crise sans précédent, y compris sur le plan financier et avec le fameux feuilleton Eddir Loungar en toile de fond. Mais Omar Ghrib a la peau dure et a défié tous ses détracteurs sur un terrain qu'il affectionne bien apparemment en les invitant à passer à l'acte en venant investir, et non pas faire dans l'agitation. Le plus étonnant, c'est qu'il a réussi à décrocher la signature de certains joueurs au moment où d'autres n'ont pas pu le faire, à l'image des internationaux Fawzi Chaouchi, qui a rempilé, et des deux nouveaux, Abderahmane Hachoud et Hocine Metref. Ce dernier a, certes, mis du temps pour se décider, mais il a fini par le faire en optant pour le maillot Vert et Rouge non sans une certaine conviction comme il a tenu à le souligner lors de la cérémonie de signature de son contrat. Evidemment, l'une des forces d'Omar Ghrib, mais aussi de son compère, dont la presse ne parle pas beaucoup, en l'occurrence Rafik Hadj Ahmed, c'est ce langage que comprennent les joueurs et cette force de persuasion qui a montré l'étendue de son efficacité. Outre les joueurs, Omar Ghrib a également attiré dans ses filets un entraîneur étranger, le Français Patrick Liewig qui a vite tourné le dos à son projet tunisien pour venir tenter l'aventure algéroise avec le Mouloudia, car «le Mouloudia ne se refuse pas», comme disent laconiquement les joueurs. Du coup, et en attendant l'arrivée d'un attaquant (on parle toujours de Mohamed Dahmane, l'ex du CS Constantine ou bien d'un Africain) pour clore la liste des transferts, l'effectif mouloudéen a fière allure et certains observateurs disent qu'il n'a rien à envier à d'autres cylindrées qui ont réussi leurs emplettes estivales. Les supporters, eux, s'enflamment déjà à l'idée de voir fouler la pelouse du stade du 5-Juillet qui sera de nouveau le jardin des Mouloudéens pour la prochaine saison, une belle équipe composée des Chaouchi, Hachoud, Babouche, Bachiri, Zeddam ou Mobitang, Ghazi, Metref, Meklouche, Djallit, Yalaoui, Sayeh, sans oublier les Attafen, Besseghir, Moumen, Djeghbala, Daoud, Ouali et Yachir qui offrent un banc plus qu'intéressant. Déjà qu'avec moins que ça et une montagne de problèmes, le MCA a terminé septième la saison dernière, pour la prochaine, les ambitions seront forcément à la hausse. La rivalité L'USMA, l'ESS, la JSK... sont averties ! Les supporters voient, en tous les cas, mal leur équipe ne pas jouer les grands rôles, aux côtés des habituels prétendants comme l'USM Alger qui a encore investi gros pour tenter de décrocher enfin un titre sous l'ère Haddad, la JS Kabylie, qui a fait un renforcement de taille, l'Entente de Sétif, détentrice du titre qui s'est renouvelée à 80 %, ou bien la JSM Béjaïa, qui maintient le cap parmi les favoris, voire le CR Belouizdad qui a souvent son mot à dire et le CS Constantine dont les ambitions sont encore plus grandes. Théoriquement, on devrait s'attendre à un beau championnat en perspective, où le Mouloudia d'Alger aura son mot à dire si Liewig parvient à faire monter sa mayonnaise et que des interférences ne viennent pas perturber une machine qui risque de s'enrayer.