Résumé de la 43e partie - Joséphine dit à Charles qu'elle n'aimait pas son grand-père parce qu'il ne voulait pas qu'elle fasse de la danse... Elle me regarda d'un air malicieux. — J'ai idée que je le sais. Je n'en suis pas sûre, évidemment, mais l'oncle Roger aurait commis des détournements que ça ne m'étonnerait pas. — Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Elle se rapprocha de moi et baissa la voix. — Le jour de la mort de grand-père, l'oncle Roger est resté enfermé avec lui dans sa chambre pendant un temps interminable. Ils ont causé, causé, causé... L'oncle Roger s'accusait de n'être qu'un pauvre type, disant qu'il n'avait rien fait de propre et qu'il était indigne de la confiance de grand-père. Je regardai Joséphine avec un peu d'inquiétude. — On ne vous a jamais dit, Joséphine, qu'il était très vilain d'écouter aux portes ? Elle sourit. — Bien sûr que si ! Seulement, si vous voulez apprendre des choses, il faut écouter aux portes. Demandez à l'inspecteur Taverner ! Vous croyez qu'il se gêne ? — Je n'eus pas le temps de répondre. Elle poursuivait : — D'ailleurs, s'il n'écoute pas aux portes, lui, l'autre, celui aux souliers de daim, ne s'en prive pas ! Et, tous les deux, ils fouinent partout ! Ils ouvrent les secrétaires des gens, ils lisent les lettres, ils découvrent les secrets de tout le monde. Seulement, ils ne sont pas malins et, surtout, ils ne savent pas où chercher !... Eustace et moi, nous savons des tas de choses. J'en sais plus que lui, mais je ne les lui dirai pas. Il prétend que les femmes ne peuvent pas être de grands détectives. Moi, je suis sûre du contraire. Tout ce que je sais, je l'écrirai dans un cahier et, quand la police se reconnaîtra battue, je me présenterai avec mes notes et je dirai : «Moi, le coupable, je sais qui c'est !» — Vous lisez beaucoup de romans policiers, Joséphine ? — Des masses ! — Et j'imagine que vous croyez savoir qui a tué votre grand-père ? — J'ai une idée là-dessus, mais il me manque encore des preuves. Après un court silence, elle reprit : — L'inspecteur Taverner croit bien que c'est Brenda qui l'a empoisonné, n'est-ce pas ? Peut-être avec Laurence, étant donné qu'ils sont amoureux l'un de l'autre... — Vous ne devriez pas dire des choses comme ça, Joséphine ! — Pourquoi ? Ce n'est pas vrai ? — Vous ne pouvez pas le savoir. — Allons donc ! Ils s'écrivent des lettres... Des lettres d'amour ! — Comment le savez-vous ? — Je le sais, parce que je les ai lues. Des lettres très sentimentales. D'ailleurs, avec Laurence, ça se comprend : il est terriblement sentimental. Tellement qu'il a eu peur d'aller à la guerre. Ici, quand les V-2 passaient au-dessus de la maison, il devenait vert, vraiment vert... Ça nous faisait bien rire, Eustace et moi ! (A suivre...)