Manque - Alors que les températures caniculaires continuent à augmenter, les bouteilles d'eau minérale dans les magasins se font de plus en plus rares et plus chères. Si par chance, certains arrivent à trouver cette denrée indispensable en cette période de grande chaleur, elle est payée au double de son prix ! En effet, la petite bouteille d'eau minérale qui, en temps normal coûte 15 dinars est vendue à 25 dinars, au même prix que la grande bouteille cédée, quant à elle, 30 DA. Les commerçants détaillants affirment qu'ils n'ont pas été approvisionnés par les grossistes depuis plusieurs jours. A court d'approvisionnements, certains vendeurs n'ont pas hésité à augmenter le prix de ce produit face à une demande importante et une offre qui n'est guère suffisante. Finis les fardeaux d'eau minérale exposés en plein soleil au seuil des magasins, une virée à travers les différents quartiers d'Alger a permis de constater de visu cette pénurie qui remonte bien avant le 1er jour de l'Aïd. L'occasion est aussi propice pour relever la colère aussi bien des commerçants que des consommateurs qui doivent faire le tour des magasins pour dénicher une bouteille d'un demi-litre. «Cela fait cinq jours que nous n'avons pas reçu d'eau minérale. Et ce n'est pas une question de ramadan puisque la crise a commencé bien avant. Nous avons commencé à la ressentir dès le début de la canicule», témoigne ce responsable de magasin d'alimentation générale au Ruisseau à Alger. Ce manque a entraîné «une augmentation des prix aussi bien des petites bouteilles que des grandes. D'ailleurs, les petits fardeaux se vendent au prix des grands. Encore fraudrait-il les trouver ?», s'indigne t-il. En somme, le prix a connu une hausse «injustifiée» depuis quelques jours puisque le fardeau de six bouteilles a franchi la barre de 200 DA, pour se stabiliser autour de 220 DA, alors qu'il ne dépassait pas les 150 DA il y a à peine 10 jours. Interrogé, le président de l'Association des producteurs algériens de boisson (APAB) rassure : «L'eau minérale ou l'eau de source est tout a fait disponible au niveau de l'ensemble des producteurs. Ces derniers arrivent à satisfaire aujourd'hui toute la demande nationale.» «Malheureusement pendant le ramadan nous avons eu une très forte demande et le circuit de distribution a usé et abusé en essayant de freiner la distribution et en augmentant le tarif», a tenu à expliquer Ali Hamani qui intervenait ce jeudi matin sur les ondes de la chaîne III. «Nous avons programmé à cet effet une réunion avec les embouteilleurs d'eau pour le bilan de tout ce qui s'est passé durant cet été et principalement durant le ramadan et prendre un certain nombre de mesures». Ainsi, pour mettre un terme à cette spéculation, l'APAB préconise de «solliciter l'intervention du ministère du Commerce durant cette période difficile que rencontrent les consommateurs algériens». Ali Hamani tient enfin à rassurer les consommateurs : «Aucun producteur n'a augmenté les tarifs. C'est de la spéculation. Les spéculateurs ont profité de ce mois de piété et de canicule pour faire la loi.»