Des centaines de milliers d'élèves du primaire notamment prennent des semblants de repas dans ce qui est censé être des cantines scolaires, alors que l'Etat a déboursé des milliards pour leur garantir repas chauds et consistants. Ce sont des femmes de ménage qui sont sollicitées pour remplir le rôle de cuisinière. Et ce n'est pas là la seule anomalie ! «La préparation des repas aux écoliers est confiée aux femmes de ménage ou à des agents du filet social et ce, au mépris de toute règle d'hygiène», disent plusieurs chefs d'établissements scolaires qui ont pris attache avec notre rédaction. Il faudrait noter d'abord, qu'une importante enveloppe financière est octroyée chaque année au secteur de l'éducation au titre d'une aide du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales destinée à améliorer les repas offerts aux élèves des écoles primaires. Cette aide qui n'est pas la première du genre, au lieu d'être mise à profit pour pourvoir les cantines scolaires en équipements nécessaires en vue d'en améliorer les prestations et les élargir à d'autres élèves qui en sont exclus est pour le moins mal répartie. Il faut peut-être s'interroger sur la destination finale. Il faut souligner qu'un nombre important d'élèves des écoles primaires ne bénéficie pas encore de repas faute de structures de restauration, alors que d'autres se contentent de repas froids qu'ils prennent dans la cour, dans les salles de classe et devant le portail de l'établissement scolaire, en l'absence de conditions d'hygiène. C'est ce qui a été observé, principalement durant les précédentes années au niveau des écoles du pays où la préparation des repas, en l'absence de cuisiniers qualifiés, est confiée le plus souvent à des femmes de ménage ou à des employées du filet social. «Le déficit en personnel de métier dans la quasi-majorité des cantines scolaires se répercute sur la qualité des repas qui ne sont pas consistants d'où les doutes sur l'utilisation et la destination des subventions accordées dans ce cadre par les ministères de l'Education, la wilaya et les communes», dénoncent nos interlocuteurs. Selon nos interlocuteurs, des cantines au niveau de la wilaya d'Alger fonctionnent «dans un dénuement presque total alors qu'elles ont pour mission de servir des repas chauds, sains et variés aux élèves». Sous le couvert de l'anonymat, un responsable des cantines scolaires de la wilaya d'Alger reconnaît que «les cantines existant au niveau de la capitale souffrent, non d'un problème de gestion, mais de sous-effectif, d'aménagement et de sous-équipement. Nous avons profité de ces vacances scolaires pour visiter certaines cantines scolaires grâce à la collaboration de certains agents de sécurité pour en faire l'amer constat. «La plupart de ces cantines et leurs dépendances nécessitent des travaux de réfection des murs, d'adduction d'eau potable et de gaz de ville, alors qu'elles sont appelées à fonctionner à partir de ce mois de septembre. Aussi, notre source à la direction des cantines de la wilaya d'Alger, a souhaité vivement que «les cantines puissent bénéficier de la logistique des services des communes pour les rendre plus fonctionnelles et faire face au nombre des élèves qui vont bénéficier de leurs prestations. Notre interlocuteur a souligné ainsi que si le décret 65-70 prévoit que la main-d'œuvre, les réparations... sont à la charge de la commune, les équipements en revanche sont fournis par le ministère de tutelle. Les chefs d'établissement qui ont pris attache avec notre rédaction adressent un appel aux gestionnaires des cantines pour leur demander de veiller à présenter des repas sains et variés aux élèves. Rabah Khazini