Coup d'envoi - Le handisport algérien marquera à l'occasion des Jeux Paralympiques de Londres, sa sixième participation d'affilée, tout en espérant qu'elle sera prolifique en médailles. Les judokas Sid Ali Lamri (-66kg) et Noura Mouloud (-60kg), tous deux champions paralympiques en titre (Pékin 2008) ouvriront le bal pour l'Algérie, avec de grands espoirs de médailles, selon le staff technique national, composé de Ouidir Oulhadj (entraîneur national) et son adjoint Rezki Belkacem. «Nos athlètes se sont bien préparés pour cet événement qui ponctuera quatre années de dur labeur. Certes, ça ne sera pas facile, car le niveau technique des judokas s'est beaucoup amélioré. Nous avons confiance en nos athlètes qui sont prêts à relever le défi et défendre leurs titres», a déclaré à l'APS, l'entraîneur adjoint Belkacem. Côté athlètes, la concentration est de rigueur, depuis l'arrivée de la délégation algérienne au village paralympique de Stratford la semaine passée. «Aujourd'hui, nous sommes dans la ligne droite. Nous nous sommes préparés depuis plusieurs années pour l'objectif de ces paralympiques. La responsabilité est lourde, car nous savons que tout le monde attend de nous un podium. Nous nous battrons jusqu'au bout pour être à la hauteur de nos ambitions», a indiqué pour sa part, Sid Ali Lamri. L'athlète Mouloud Noura s'est dit, quant à lui, fin prêt pour l'aventure et rééditer l'exploit des jeux paralympiques de 2008, où il avait fait retentir l'hymne national dans le ciel de Pékin. «J'ai passé trois journées, des plus longues et difficiles dans ma carrière de sportif, lors de la traditionnelle séance de classification. J'étais beaucoup stressé. Maintenant, du fait qu'on m'a confirmé dans ma classe initiale, je prouverai ce que je vaux sur le tatami, jeudi», a tenu à dire l'athlète, très affecté par ce qu'il a enduré durant la séance de classification. La 3e athlète engagée en judo, Zoubida Bouazoug (+70kg) n'entrera en lice que vendredi. Elle est médaillée de bronze à Pékin, et reste «optimiste» pour sa campagne londonienne. «Je connais mes adversaires, elles sont toutes d'égale niveau, à deux ou trois exceptions. Je suis à Londres pour réaliser une bonne performance et essayer de monter, une nouvelle fois, sur un podium paralympique. «Ce ne sera pas facile, mais avec de la volonté et du courage, on peut y arriver», a souligné Bouazoug. Les judokas algériens connaissent depuis hier leurs adversaires et de là, les choses se sont éclaircis davantage pour les athlètes et le staff technique. Plusieurs potentiels concurrents attendent les représentants algériens, mais essentiellement des Japonais et Chinois pour Lamri et un Britannique (champion du monde) pour Noura. L'ambition Pour une édition record Les plus gros jeux Paralympiques jamais organisés s'ouvrent, donc, ce soir à Londres lors d'une cérémonie qui rassemblera au stade olympique plus de 3 000 figurants, en présence de la reine Elizabeth II et devant 8 000 spectateurs. La flamme paralympique est partie hier soir de Stoke Mandeville, berceau du paralympisme situé près de Londres, pour rejoindre la capitale, portée pendant 24 heures par 580 relayeurs sur 148 km. La reine devrait déclarer officiellement les Jeux ouverts lors d'une cérémonie annoncée comme spectaculaire, qui réunira 3 200 figurants. Intitulée «Enlightenment» (Illumination), la cérémonie tentera de «célébrer de façon spectaculaire l'esprit des jeux Paralympiques, qui repoussent les capacités de l'être humain», selon le Comité international paralympique. Elle célébrera aussi le retour des jeux Paralympiques dans leur patrie d'origine. Les organisateurs espèrent également quatre milliards de téléspectateurs, un record. Le choix Nadia Medjmedj porte-drapeau algérien L'ancienne championne paralympique et du Monde des lancers de poids et de disque, Nadia Medjmedj a été choisie pour être porte-drapeau de l'équipe paralympique algérienne lors de la cérémonie d'ouverture. Medjmedj, âgée de 38 ans et auteur de plusieurs titres mondiaux, paralympiques, africains et régionaux, en sera à ses troisièmes Jeux Paralympiques. «Nadia Medjmedj est la doyenne féminine de l'athlétisme algérien pour le handisport. Elle est la mieux indiquée pour porter l'emblème national au rendez-vous de Londres de part son ancienneté, sa notoriété mondiale et son palmarès assez riche», a indiqué à l'APS, le président de la FAH et chef de mission, Sid Ahmed El Asri. «C'est à la fois une grande fierté et une immense responsabilité d'être le porte-drapeau de l'équipe paralympique algérienne. Il s'agit vraiment d'un honneur très spécial (...) J'attends maintenant avec impatience de pouvoir représenter dignement mon pays et sortir de cette 15è édition des jeux avec encore des titres», a déclaré, pour sa part, Medjmedj. L'athlète, amputée d'une jambe (F58), défilera sur une chaise roulante sur laquelle sera implanté l'emblème national. Elle sera poussée par le capitaine de l'équipe nationale de goalball, Mohamed Mokrane, considéré lui comme un des meilleurs lanceurs au monde dans la discipline et qui est également le plus ancien joueur algérien de goalball. Le défi L'heure de vérité pour le goal-ball algérien L'équipe de goal-Ball sera au rendez-vous, demain, avec son premier match, qui marquera son baptême de feu et l'opposera à la Corée du Sud. Une rencontre que le staff technique, qualifie de «très importante» car elle lui permettra de mieux entrevoir la suite de la compétition. Pour Mohamed Mokrane, le capitaine, la sélection algérienne a toutes les chances pour aller le plus loin possible dans cette 15è édition des Jeux Paralympiques. «Ce sont nos premiers jeux Paralympiques, mais ce n'est pas pour autant que nous allons nous laisser faire. Notre participation, nous l'avons arrachée en Australie et nous allons nous battre jusqu'au bout. Nous n'avons rien à perdre et nous jouerons sans complexe», a-t-il souligné. L'espoir L'Athlétisme pour sauver l'honneur Pour l'athlétisme, sept athlètes sont engagés pour la 1ère journée, prévue vendredi. Karim Betina et Bahlaz Lahouari (F31/32/51) en finale du concours du Club, Fatiha Mehdi (F40) en finale du disque, Azeddine Sekhri et Nasser Djamil (T13) en série du 400m, Boukhalfa Allel (T35) en série du 100m, et Hamdi Sofiane (T37) en série du 200m (la matinée) et s'il se qualifie, il disputera la finale en soirée. La direction technique nationale (DTN) espère déjà des médailles dans ces premières journées (judo et athlétisme). «Oui, nous souhaitons ouvrir notre compteur-médailles dès cette journée. Néanmoins, on s'attend à une rude concurrence. Nos athlètes sont conscients et bien concentrés pour l'entame de ces jeux et seront à la hauteur», a conclu le DTN, Mouloud Debiane. L'appréhension Le Sud-Africain Pistorius craint la concurrence Le Sud-Africain Oscar Pistorius, premier double amputé à avoir participé à des jeux Olympiques il y a trois semaines à Londres, estime difficile de conserver son titre du 100 m aux Jeux Paralympiques qui débutent aujourd'hui. Pistorius a ainsi été «plus qu'impressionné» par le Britannique Jonnie Peacock, qui a abaissé en juin dernier le record du monde de la ligne droite à 10 sec 85. «C'est une forte menace. Mais je suis d'avis aussi que l'expérience compte», a souligné mardi en conférence de presse le triple champion paralympique de Pékin (100/200/400 m), qui a atteint les demi-finales du 400 m et la finale, en dernier relayeur, du 4X400 m, aux JO-2012 début août. Pour les organisateurs la finale des T44 (amputés des membres inférieurs) le 6 septembre sera la course à suivre des Jeux: pour la première fois, les huit finalistes pourraient passer sous la barre des 11 secondes. «Il n'y a pas de favori dans cette épreuve. C'est ce qui la rend très excitante. Le 100 m va être un défi pour moi... Si je suis dans les trois premiers, je serai heureux», a poursuivi Pistorius, 25 ans, surnommé «Blade Runner» en référence à ses prothèses en lames de carbone.Pistorius détient toujours le record du monde du 100 m dans la catégorie T43 - doubles amputés - avec un chrono de 10.91 établi en 2007, même si l'Américain Blake Leeper l'a égalé cette année.