On ne le dira jamais assez : les nouvelles technologies n'ont pas que du bon. Comme toute médaille, elles ont leur revers. Le challenge est d'arriver à en faire une source de profit tout en tirant son épingle du jeu. Car les mauvaises surprises n'y sont pas rares. Les gens malhonnêtes non plus. Alors, prudence est mère de sûreté. Ainsi, après l' «e-commerce», l' «e-médecine», l'«e-école», on ne pouvait sans doute pas échapper à ce qui désormais est appelé, les «e-escrocs», plus communément appelés «scammers» (escrocs en anglais). Ces derniers comptent parmi les nombreux nouveaux venus sur le Net pour que, semble-t-il, celui-ci ressemble un peu plus à la vie de tous les jours. En d'autres termes, avec les amitiés et les relations qui peuvent en naître, mais aussi ses escrocs et ses bonimenteurs. Le fait d'arme de ces derniers se résumant à «communiquer» par mails dans un premier temps par le biais généralement d'une annonce. Ce genre de tromperie, que d'aucuns pourraient trouver grossière, est pourtant très répandue. Connue sous le nom de «scam 419», elle a déjà piégé de nombreux internautes qui voulaient soit rendre service (certains messages font vibrer la corde émotionnelle), soit simplement voir la couleur de l'argent, qui semble statistiquement plus mobilisateur, soit encore nouer une relation avec une personne étrangère avec l'objectif d'aller la rejoindre un jour ou l'autre dans un eldorado souvent chimérique. Le principe, s'il semble simple et rudimentaire, reste redoutablement efficace, en témoignent ces chiffres astronomiques de pas moins de plusieurs centaines de millions de dollars que générerait cette activité par an, selon les services d'enquêtes de cybercriminalité de par le monde. C'est en fait, au hasard d'un mail, vous annonçant les faveurs de l'heureuse providence, qui vous aurait élu heureux gagnant d'une loterie à laquelle vous n'avez pas participé, ou par ces fameux courriels de soi-disant veuve de hauts dignitaires, africains ou autres, demandant de l'aide pour sortir un magot de leur pays. Libre à vous de communiquer votre numéro de téléphone ou non en remplissant un formulaire. Le but de la manœuvre étant la recherche de la réceptivité. Si celle-ci s'avère, l'attaque prend forme en fonction de votre profil et de vos centres d'intérêt. Et à moins de garder sa lucidité et les pieds sur terre, le risque d'y laisser des plumes est aussi certain que les sommets atteints par votre cupidité. N'est-elle pas le péché affectionné par les escrocs ? Leur subtilité n'a d'égal que le réseau virtuel qui les entoure. Policier, banquier, juge, notaire, société écran et même de belles «Vénus» aux regards exotiques pour agrémenter la vitrine de votre webcam. Le tout vous l'aurez compris consistant en un jeu de rôle et une interprétation quasi théâtrale bien rodée. Passant de l'entreprise en manque de plan de charge aux simples célibataires en manque d'émotions et surfant de site en site à la recherche d'une chimérique Pénélope ou d'un Ulysse bronzé. Le paradoxe est que la plupart des victimes ont souvent du mal à porter plainte car ayant elles- mêmes, à un moment ou un autre, été coupables d'une opération illégale ou malhonnête pendant l'opération : Joker souvent soigneusement préparé par l'escroc.