Etude - La quantité importée ne devrait cependant pas dépasser 2 % de la production nationale et devrait se situer sur une période limitée dans la durée. L'approvisionnement du marché national en produits agricoles, notamment la pomme de terre au cours des trois prochains mois, a été examiné hier dimanche, à Alger par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, et le Comité interprofessionnel de la pomme de terre. Au centre de cette réunion figurait particulièrement l'état de l'approvisionnement du marché national en pomme de terre entre les mois de septembre, octobre et novembre. Selon Rachid Benaïssa, la production de la pomme de terre de «saison», qui a atteint 1,9 million de tonnes à fin juillet dernier, est «largement suffisante» pour satisfaire la demande sur le marché national entre les mois de septembre et octobre. Cependant, la récolte d'arrière-saison ne sera mise sur le marché que fin novembre à cause du début tardif de la campagne, selon les professionnels de la filière, avec une éventualité d'un manque de l'offre durant les trois premières semaines du mois de novembre. Pour faire face à cette situation, le ministère et les professionnels étudient actuellement l'éventualité d'autoriser une importation d'appoint sur une période limitée dans la durée, dont le volume ne doit pas dépasser 2% de la production nationale, prévue à 4 millions de tonnes pour 2012. Les importations de la pomme de terre devront être ainsi opérées avant le 15 novembre comme date limite. Ces importations doivent également concerner les nouvelles récoltes et à des prix modérés. M. Benaïssa a proposé, à cet égard, de fixer un tarif de référence de la pomme de terre sur cette période afin de protéger le pouvoir d'achat du citoyen. Le gouvernement s'engage, en revanche, à intervenir pour protéger la production nationale, notamment par l'indemnisation des pertes subies par les agriculteurs si l'option de l'importation est décidée. «Nous étudions avec les professionnels de la filière toutes les possibilités pour faire face à un manque possible de l'offre durant les premières semaines du mois de novembre. Notre premier souci est de protéger le pouvoir d'achat du citoyen tout en préservant les acquis de la filière», a déclaré le ministre lors de cette réunion. La décision finale concernant l'importation sera prise «jeudi prochain à l'issue d'une deuxième rencontre avec les professionnels», a précisé M. Benaissa, selon lequel le recours à l'importation devrait empêcher toute spéculation sur ce produit de large consommation. La production de pomme de terre a atteint 3,8 millions de tonnes en 2011, contre 3,2 millions de tonnes en 2010, et seulement 2,2 millions de tonnes en 2008, soit une hausse de 72% sur quatre ans, ce qui reflète «une forte dynamique et un accroissement notable de la production ces dernières années», selon M. Benaissa. La récolte attendue pour 2012 devrait atteindre 4 millions de tonnes, selon le comité interprofessionnel de la pomme de terre.