Les périodes de grandes chaleurs sont propices à la prolifération des germes pathogènes. Si dans les grandes usines produisant des denrées périssables comme les yaourts, les glaces ou le lait, la chaîne de froid est respectée à la lettre lors de la fabrication et la livraison, ce n'est pas toujours le cas chez les commerçants. Les fabricants de produits alimentaires périssables ont tous des parcs automobiles importants dotés de véhicules frigorifiques. «Il nous est impossible de livrer des yaourts et autres laitages dans des camions non frigorifiés. Nous traversons plusieurs barrages et nous sommes contrôlés au moins deux fois par jour. A notre niveau, toutes les conditions d'hygiène et de respect de la chaîne du froid sont respectées, et nos patrons nous demandent de revenir au dépôt s'il y a une panne au niveau de la réfrigération», nous a déclaré un livreur d'une grande marque de yaourts. Pour gagner quelques dinars, certains commerçants n'hésitent pas, le soir venu, à couper l'électricité. Ils évoquent des raisons de sécurité car, estiment-ils, les courts-circuits sont fréquents et ils optent pour cette solution ultime pour préserver leurs magasins des incendies. «Quand je ferme mon épicerie, je suis obligé de couper le courant car j'ai peur de la retrouver réduite en cendres le lendemain. Les denrées périssables ne risquent rien : je les mets dans le congélateur qui garde le froid plus de 10 heures, et en l'absence de l'énergie électrique, les produits restent juste au frais et ne se congèlent pas. J'ai plus de 30 ans de métier et je sais comment faire. D'ailleurs, dès que je vois qu'un pot de yaourt ou une boîte de conserve a gonflé, je les jette. Je n'ai jamais eu de problèmes », affirme un commerçant de Saoula.