Avec les fortes chaleurs saisonnières qui affectent la quasitotalité des régions du pays et les risques que cela comporte pour la sauvegarde de la santé publique, l'attention des commerçants de denrées alimentaires tout comme celle des consommateurs, est attirée sur la nécessité de respecter la chaîne du froid. Pour la période estivale et le mois du ramadhan, période où de nombreuses infractions sont enregistrées dans ce domaine, le ministère du Commerce mobilise en permanence ses agents pour mener «une action spécifique et bien déterminée afin de garantir le respect de la chaîne du froid», a indiqué le sous directeur du contrôle sur le marché au ministère M. Djamel Benabdellah. Les infractions liées au non-respect de la chaîne du froid sont enregistrées essentiellement chez les commerçants de détail, a-t-il souligné, précisant que plus de1.700 infractions avaient été relevées durant les cinq premiers mois de l'année en cours, soit 11 % du total des infractions. «Les produits frais, réfrigérés et surgelés doivent être -de leur fabrication à leur consommation- maintenus à bonne température car le non respect de la chaîne du froid engendre des intoxications alimentaires», expliquent des spécialistes. Le contrôle du froid aux frontières a permis quant à lui, de suspendre durant la même période de référence, plus de 272 tonnes de produits alimentaires, notamment des conserves et des jus, pour une valeur de 67,5 millions de DA environ, signale M. Benabdallah.. «Les opérateurs qui ne respectent pas la chaîne du froid visant à maintenir des produits alimentaires à une température basse pour assurer le maintien de sa qualité, ne sont pas admis sur territoire national», a-t-il averti. Après l'établissement d'une décision de refus de l'introduction du produit sur le territoire national, les services du ministère préparent un procès verbal à l'encontre de l'opérateur qui n'a pas respecté la chaîne du froid, et le produit est réexporté ou détruit en attendant le verdict de la justice contre l'opérateur, a précisé ce responsable. L'arrêté interministériel du 21 novembre 1999 relatif aux températures et procédés de conservation par réfrigération, congélation ou surgélation des denrées alimentaires détermine les températures et les procédés de conservation par réfrigération ou surgélation de ces produits. Les températures des denrées alimentaires réfrigérées doivent être, quel que soit le type de denrée alimentaire (produits de la mer frais, viandes découpées de boucherie, ovoproduits -à base d'oeuf-, lait cru ou pasteurisé…) constamment situées entre +2°C et +15°C. Quant aux températures de congélation et de surgélation des denrées alimentaires (viandes, glaces, produits cuisinés…), elles doivent être maintenues entre - 12°C et -20°C. Par ailleurs, le dispositif de contrôle de la qualité et de répression de la fraude doit être renforcé par 2.500 agents durant le mois de ramadhan, afin d'assurer le contrôle des marchés et les pratiques commerciales et veiller à l'hygiène des lieux et à la sécurité des produits, avait annoncé dernièrement le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada. «Le nombre d'agents sera porté de 3.500 à 6.000 agents durant le mois de ramadhan. Ces effectifs devront atteindre 7.000 agents à la fin du plan quinquennal en 2014 «, avait précisé M. Benbada. Mouchard Selon les inspecteurs de la qualité au ministère, l'enregistreur de température ou le mouchard de température est utilisé pour contrôler le suivi de la température des entrepôts frigorifiques (chambres froides,..) pour déceler la rupture de la chaîne de froid. «Certains commerçants coupent le courant électrique surtout durant la nuit, et le rebranchent le lendemain. Après huit heures ou plus de panne électrique, un produit périssable tel que le lait devient inconsommable», explique une inspectrice. «Malgré la fiabilité de cet appareil et les efforts déployés par nos services, certains commerçants commettent la fraude dès notre départ de leurs magasins», a-t-elle accusé. D'autres commerçants mettent en cause les coupures électriques, fréquentes dans certaines régions du pays, qui expliquent la rupture de la chaîne de froid et leurs conséquences leur reviennent cher. «Nous nous retrouvons face à des pertes énormes à cause des coupures de courant surtout celles de longue durée. Nous sommes obligés de liquider nos produits périssables à moitié prix ou même gratuitement, ce qui nous coûte parfois des millions de centimes par mois», s'est écrié un commerçant en laissant entendre que certains de ses collègues écoulent des produits périmés pour minimiser ces pertes. La consommation nationale en énergie électrique avait enregistré mercredi dernier un nouveau record historique à 8.850 MW, en raison des fortes chaleurs qui affectent la quasi-totalité des régions du pays.