Estimation - Selon le CLA, 50 % des établissements scolaires à l'échelle nationale ne seront pas prêts à accueillir à temps les élèves issus des trois paliers, à savoir le primaire, le moyen et le secondaire. A en croire le président du Conseil des lycées d'Algérie (CLA ), Achour Idir, qui a animé, hier, à Alger, une conférence de presse conjointement avec Med Salem Sadala du Satef, presque 4 millions d'élèves ne seront pas inscrits aujourd'hui comme prévu et seront obligés donc de rentrer chez eux. Et pour cause, la non- disponibilité des livres scolaires au niveau des établissements, l'emploi du temps non encore établi pour les enseignants et la mauvaise gestion au niveau de l'administration. Au terme des conditions pédagogiques, les deux syndicats, notamment le CLA et le SATEF, dénoncent l'autre problème lié à la surcharge des classes et les manuels scolaires non adaptés au nouveau changement technologique. En outre, 60 % des établissements n'ont pas encore bénéficié de manuels scolaires jusqu'à présent. Par ailleurs, les lycées vont connaître encore une augmentation d'effectifs pouvant amener à une surcharge des classes allant de 40 à 45 élèves, dénonce le CLA. Les conditions d'accueil restent presque les mêmes que pour toutes les autres années, vu que plus de 500 lycées ne sont pas encore réalisés depuis 2003, a regretté M. Idir. Parmi les 500 lycées, il y en a seulement une centaine qui seront probablement réceptionnés au mois d'octobre prochain. Cette situation s'aggrave de plus en plus par le manque d'encadrement et le déficit flagrant en infrastructures d'accueil sanitaires au niveau de nos établissements, a-t-il fait remarquer. Et ce n'est pas tout. Selon le CLA, 200 établissements censés être réhabilités avant la rentrée scolaire, ne sont pas encore finalisés. Face à cette situation le CLA exige l'installation d'une commission d'enquête pour déterminer les vraies raisons du retard dans la réalisation de ces infrastructures, mais aussi pour savoir ce qu'est devenu l'argent investi dans ces projets de rénovation et de construction. D'autant plus, a-t-il averti, que cette situation va accentuer cette année le phénomène de la violence en milieu scolaire par rapport aux années précédentes et l'augmentation du taux de congés de maladie par les enseignants de l'éducation. Pour ce qui est du concours de recrutement, le CLA remet en cause son déroulement, soulignant que «le nombre de postes budgétaires ouverts ne couvre pas celui du départ à la retraite des enseignants, sachant que 12 000 enseignants ont été recrutés alors que 7 000 sont partis à la retraite. Au volet des conditions socioprofessionnelles des enseignants, le CLA revendique l'ouverture du dossier du statut des enseignants qui, selon son président, a été signé durant les vacances sans la concertation de partenaires sociaux. De même, il demande des salaires flexibles en fonction des prix sur le marché pour améliorer le pouvoir d'achat des enseignants et travailleurs de l'éducation. Conférence nationale en octobre A l'occasion de la Journée mondiale de l'enseignant, une conférence nationale se tiendra en octobre prochain, selon les conférenciers. Cette conférence aura pour objectif de faire le point sur le système éducatif. «Nous allons essayer de mettre l'école publique algérienne sur les rails», ont indiqué les syndicalistes. «C'est aussi l'année des élèves», ajoute le porte-parole du SATEF. Dans ce sillage, le CLA dénonce la réforme du système éducatif initiée par l'ex-ministre Benbouzid. «Nous avons revendiqué une réforme du système éducatif, cela s'est fait pendant 10 ans dans la précipitation et en contradiction avec la commission de la réforme du système éducatif. Aujourd'hui nous exigeons un bilan pour faire ressortir les points négatifs et positifs de cette réforme.»