Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) estime par la voix de son porte-parole, Achour Idir, que dans la majorité des lycées du pays, «40% des classes auront 45 élèves, 40% entre 28 et 45 et les 20% restants entre 30 à 38 élèves». Dans un point de presse animé hier à Alger conjointement avec le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), il s'est notamment inquiété sur la rentrée scolaire effective qui ne concernera que 50% des élèves. «Pas de rentrée scolaire effective pour plus de 50% d'élèves», a-t-il dit, expliquant cela par «le manque d'infrastructures, l'emploi du temps, la gestion administrative, les inscriptions non encore terminées et par la non-disponibilité des livres scolaires au niveau national». Cette situation n'est pas sans conséquences sur le milieu scolaire où vont augmenter la violence ainsi que l'absentéisme des enseignants, selon le même intervenant. Il a précisé que «d'habitude, 5 à 10% d'enseignants déposent des arrêts de travail pour des raisons de santé, mais cette année, les prévisions seront entre 15 à 20% en raison de la pression qu'ils subissent». Par ailleurs, Achour Idir qui a demandé l'évaluation des réformes de l'ex-ministre de l'Education n'a pas manqué de revenir sur le concours de recrutement des enseignants pour dire que le nombre de recrutés ne couvre même pas celui des départs à la retraite. Il explique que pour«12 000 recrutés contre 7000 partis à la retraite, il y a une différence de 5000 postes. Les autres sont des cadres du pré emploi qui font des heures supplémentaires. Sans parler des conditions dans lesquelles s'est déroulé le concours». Il n'y a pas de transparence dans les listes des recrues», a souligné Achour Idir qui a ajouté que «le secteur a besoin encore de 15 000 autres postes. Concernant les infrastructures, il a précisé que 200 établissements en rénovation depuis 2003 ne sont pas encore réceptionnés». A titre d'exemple, il a cité le cas du lycée d'excellence de Kouba d'une capacité de 1000 élèves qui n'a accueilli que 140 élèves en classe de première année secondaire. Le Satef accuse : «Benbouzid a laissé l'école algérienne en ruine» De son côté, Salem Sadali, secrétaire général du Satef, a abordé le problème de la surcharge des classes en disant que «c'est une rentrée sans conviction et sans espoir». Il a évoqué le problème de l'emploi du temps qui est surchargé, à savoir 4 heures le matin et 4 heures l'après-midi avec entre 40 et 50 élèves par classe. «C'est un drame dans les lycées», a-t-il dit. «La surcharge des classes affecte la rentabilité des élèves mais aussi celle des enseignants», a-t-il précisé en faisant savoir que le problème de surcharge des classes n'est pas nouveau et qu'il se pose avec acuité cette année par rapport aux années précédentes. Il explique cette surcharge par l'inscription et l'admission en première année secondaire des élèves des écoles fondamentales et du système de réforme. Il a ajouté que le nombre des établissements à travers l'ensemble du territoire national est insuffisant par rapport au nombre d'élèves qui augmente chaque année et aux moyens d'encadrement. Selon M. Sadali, la solution n'est pas dans le changement des responsables, mais plutôt dans les textes permettant transparence et équité. «Benbouzid laisse l'école algérienne en ruine», a-t-il accusé. Et d'ajouter : «C'est la même politique éducative, changer les personnes ne changera pas grand-chose. Il est temps de faire une vraie halte. Un plan d'action et une commission de suivi car les réformes ont été menées à plusieurs reprises mais sans résultat». Pour lui, Benbouzid n'a fait que cumuler les «échecs» qui se reconduisent et mènent l'école algérienne à la «dérive». «Nous avons toujours appelé au changement de politique du système éducatif et non de la personne qui gère», a-t-il affirmé.