Le CLA et le Satef ont annoncé une rentrée scolaire perturbée, lors d'une conférence de presse animée conjointement hier à Alger. «Il n'y aura pas de rentrée scolaire pour 50% des établissements», a déclaré Idir Achour, porte-parole du CLA. Les défis sont nombreux pour ces établissements, dans la mesure où «60% d'entre eux n'ont pas encore reçu les livres scolaires». A l'absence du livre s'ajoute le retard dans la communication des emplois du temps. D'après le CLA, dans certains établissements, les enseignants n'ont pas encore connu leur emploi du temps. «L'inscription des élèves n'est pas encore terminée», soutient le porte- parole du CLA. De son avis, cette situation va engendrer deux problèmes majeurs. La violence, tant dénoncée, va être augmentée cette année dans le milieu scolaire. Suite à cette situation insoutenable, les congés de maladie qui seront déposés par les enseignants vont être doublés pour atteindre un taux de 15 à 20%. D'après l'estimation du CLA, ces congés sont actuellement entre 5 à10%. Pour le concours du recrutement, le CLA estime qu'il n'y a que 5000 nouveaux postes créés réellement. «Sur les 12 000 postes créés, 7000 vont remplacer les enseignants qui sont partis en retraite cette année.» Pour ce qui est de la surcharge des classes, Idir Achour rappelle que la construction de 500 nouveaux lycées a été lancée depuis 2003. «Les enveloppes allouée à ces projets ont été consommées. Mais jusque-là, aucun de ces lycées n'a été réceptionné», révèle le syndicaliste. C'est pourquoi ce dernier réclame une commission d'enquête qui aura pour but de déterminer le sort réservé à cet argent. Le CLA revendique encore une fois son récépissé d'enregistrement auprès du ministère du Travail. Faute de quoi, il menace d'investir la rue. Pour sa part, le Satef déclare que cette rentrée aura lieu sans conviction pour les enseignants. «Benbouzid a laissé l'école en ruine. Cette dernière est devenue un instrument de gestion du flux. L'école est en train d'hypothéquer l'avenir du pays», conclut le porte-parole du Satef. Questionné sur la venue d'un nouveau ministre à la tête du département de l'Education, le porte-parole du Satef réitère que le projet de l'école dépend directement de la politique globale du pays : «Il n'y a aucun changement dans cette politique.» D'après lui, le changement d'un ministre ne peut pas modifier grand-chose dans le sort de l'école algérienne. Ce dernier a mis en garde le fait que l'école publique est visée. C'est la raison pour laquelle les deux syndicats prévoient des actions de lutte, le 5 octobre prochain, Journée de l'enseignant, et ce, dans le cas où il y aura un consensus entre les syndicats. Le Satef appelle à la tenue d'une conférence nationale pour débattre de l'avenir de l'école algérienne.