Il a du pain sur la planche, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, fonction désormais dévolue à un secrétaire d'Etat. D'abord mettre de l'ordre dans un championnat de football livré à une grande anarchie où d'inamovibles patrons font et défont la physionomie des clubs selon leur humeur, gèrent les trésoreries avec l'irresponsabilité établie de dirigeants dépensant un argent fou en recrutements alors que les dettes s'accumulent ! Il est aujourd'hui clairement établi que le professionnalisme a été un échec cuisant. On ne bouleverse pas comme cela un paysage sportif en gardant le même personnel, celui-là qui n'a jamais eu à rendre des comptes d'une gestion qui a donné les plus piètres résultats jamais enregistrés depuis des décennies. Notre équipe nationale, composée dans son écrasante majorité de joueurs pros venant de l'Europe, c'est là le signe de la décadence de notre football. Il ne reste plus qu'à espérer que le nouveau ministre applique une feuille de route qui rende obligatoire la prise en charge effective des jeunes catégories en instaurant la formation au sein des clubs. Jusqu'à présent, ce volet important du mouvement sportif était évacué, méprisé au profit de l'équipe-fanion avec toutes les énormes dépenses et les déperditions que cela impliquait. L'autre grand chantier qui attend le nouveau titulaire du maroquin du sport est inévitablement la relance de toutes les autres disciplines carrément abandonnées avec les conséquences que nous avons subies notamment lors des derniers JO de Londres d'où l'Algérie est revenue bredouille si on excepte la médaille d'or de Makhloufi. Depuis de longues années, les disciplines autres que le football ont connu une régression jamais atteinte à ce jour. Le handball jadis pourvoyeur de consécrations continentales, le volley, le basket, la natation, la boxe, le cyclisme, l'athlétisme... sont devenus si secondaires que nous sommes réduits à faire de la figuration aux côtés de pays beaucoup moins nantis, à l'image de la Tunisie pourtant traversée par des troubles et une instabilité sociale et politique et qui vient d'être consacrée championne d'Afrique dans la catégorie juniors. Tout cela pour dire l'immensité de la tâche qui attend le nouveau ministre. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.