Nos représentants aux jeux Olympiques de Londres n'ont pas été à la hauteur et, franchement, cette contre-performance était attendue compte tenu de notre configuration sportive nationale. Déjà, avant le départ, une longue et inutile polémique a eu lieu entre le président du Comité olympique algérien et d'anciens membres. Cette guéguerre fit office de feuille de route et on évacua totalement la préparation de nos athlètes, leurs capacités à décrocher une médaille, la stratégie qu'il fallait adopter... Alors on fit comme pour les précédentes éditions, dans l'improvisation en dressant une liste exhaustive composée en majorité des mêmes éléments que ceux des précédents JO. Résultat des courses : une débâcle en volley-ball face au Japon, une élimination en escrime, une place de bon avant-dernier au tir sportif, un abandon en cyclisme... Voilà, n'est-ce pas, ce qu'on peut appeler un début de pétard mouillé et il faut s'attendre à d'autres résultats négatifs pour le reste des disciplines. Parce que notre paysage sportif, gangrené par l'argent, a connu ces deux dernières décennies une incroyable régression. Paradoxalement, ce fut au moment où l'Algérie connaissait des problèmes de trésorerie que son sport se porta le mieux. Boulmerka, Morceli et consorts décrochèrent leurs médailles quand le pays était en cessation de paiement, obligé de se plier aux injonctions du FMI; le véritable problème, c'est que les gérants du sport national ont cru pouvoir acheter la performance avec de gros chèques et si l'équipe nationale de football a réussi à se qualifier en 2010, elle le devait surtout à des joueurs formés en France et rameutés à coups de grosses primes. A-t-on songé un jour à jeter les bases d'une formation interne qui porterait ses fruits à long terme ? Quelque part si notre olympisme est un échec, c'est parce que la pratique sportive dans les écoles a été réduite à la portion congrue. Aujourd'hui nos enfants vivent la séance d'éducation physique comme une corvée. Les grandes nations mesurent leur capacité aux victoires sportives. Nous en sommes loin. Même très loin. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.