Résistance - Le secteur de l'artisanat traditionnel emploie 500 000 travailleurs. Contrairement à une certaine idée reçue, le secteur de l'artisanat n'est pas un refuge pour personnes du troisième âge. Bien qu'il ait longtemps souffert d'indifférence, voire de mépris, tant des pouvoirs publics, que des jeunes qui lui tournent le dos, il tente, tant bien que mal, d'exister à travers ceux qui croient encore en lui, notamment en son potentiel en termes économiques, quoi qu'on en dise. Outre que ce secteur crée de nombreux emplois dans beaucoup de pays du monde et contribue activement à l'essor économique de ces derniers, il permet de former des jeunes et des moins jeunes dans des activités parfois millénaires et qui souvent peuvent les mettre à l'abri du chômage, mais aussi des accidents de la vie. Force est de constater que, chez nous, son potentiel se perd. Ainsi, une bonne nouvelle, s'il en est, pour le bijou traditionnel algérien (TEDJ), dont le projet d'élaboration d'une norme de qualité est en bonne voie et sur le point d'être achevé. Il serait même au stade de «80 %» d'achèvement, selon le directeur général de l'artisanat traditionnel et des métiers au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Ahmed Benabdelhadi. Une normalisation qui a vocation de lui permettre d'avoir une visibilité à l'international et ainsi lui ouvrir, à terme, les portes d'un marché qui longtemps lui étaient fermées. «C'est la première expérience à l'échelle nationale depuis l'indépendance visant à définir les paramètres de qualité d'un produit algérien satisfaisant aux caractéristiques normatives internationales», a indiqué ce responsable en marge d'une journée de sensibilisation sur «La qualité dans l'artisanat» du programme de coopération entre l'Algérie et l'Union européenne. En outre, nous apprenons que le label «Dinanderie de Constantine», en attente d'agrément, sera généralisé à d'autres produits artisanaux locaux et des wilayas limitrophes. Selon Abdelfatah Abid, chargé de l'information et de la communication à la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de Constantine, la généralisation de l'expérience acquise par quelques dinandiers de Constantine permettra l'accès à la conformité internationale, garante de la qualité du produit et de la protection des droits de son concepteur et, partant, assurer une «compétitivité honorable» sur le marché international. Un cap nouveau qui pourrait faire revenir les jeunes qui ont longtemps fui ce métier ancestral. Le nombre de dinandiers dans cette wilaya est passé de 5 000 artisans durant les années 1970 à 114 aujourd'hui. La mémoire d'un savoir-faire ancestral défendu par à peine 114 personnes. Incroyable dites-vous ? Batna à l'initiative L'organisation des artisans de la bijouterie traditionnelle en Algérie a débuté dans la ville de Batna «il y a cinq ans» avec la constitution d'une association nationale, et avec l'amorce d'une organisation de la profession, avant d'atteindre la phase de qualité et de labellisation avec l'accompagnement d'experts européens. Ces efforts ont été couronnés par l'accès à la norme ISO-9001 de quatre entreprises artisanales algériennes dont une est spécialisée dans les bijoux non précieux, implantée à Batna. En outre, le Centre technique national des bijoux, devrait ouvrir ses portes à Batna prochainement, il est le premier du genre à l'échelle nationale et aura pour mission d'encadrer la profession, a indiqué Ahmed Benabdelhadi.