Nouveauté L?espace Top Action, dirigé par Mme Leïla Oussalah, organise une exposition de peinture de Mohamed Guesmia, un jeune artiste qui se distingue, à travers ses tableaux, par son imagination fertile. Placée sous le thème «Paysages humains», l?exposition, qui se tient au restaurant du terrain de golf (Dély Ibrahim), regroupe une quarantaine de tableaux, une ?uvre picturale qui se scinde en deux catégories. La première se veut un clin d??il au Tassili, une autre manière de porter un regard neuf et personnalisé, d?approcher cette culture plusieurs fois millénaire qui caractérise cette partie de notre mémoire, ce pan de notre histoire. D?un geste alerte, élégant, consciencieux et novateur, Mohamed Guesmia, se nourrissant de son intuition, reproduit sur la surface de ses tableaux des scènes mythiques, largement représentatives, qui nous rappellent, à coup sûr, ces temps reculés de l?humanité, les temps primitifs, voire l?aube de l?histoire, une histoire à ses premiers balbutiements. Le regard, d?abord capturé par les couleurs sombres, teintées, voire traversées par une luminosité feutrée, peut apprécier de belles fresques rupestres, toutes inspirées de ces empreintes qu?ont laissées les anciens sur les parois rocheuses du Tassili, léguées à l?humanité tout entière comme un témoignage. Toutes ces représentations sont offertes à notre regard dans un style travaillé par une imagination appliquée et précise, dans une structure, une texture adoucie. Il y a le corps, humain et animal, un corps dont les contours sont ciselés, les traits polis, les lignes soignées, l?image embellie par la couleur et la lumière. Il y a une sensualité mêlée cependant à des tons âpres et lugubres, donnant du relief au corps et de la dimension à l?espace où le corps, figé, semblable à une idole, se meut telle une silhouette lascive et par moment fugitive. Il y a aussi le caractère religieux ou païen, qui se développe d?une peinture à l?autre. Certains corps font référence à des divinités auxquelles les êtres humains vouaient un respect et une profonde adoration, comme les idoles païennes. D?autres scènes nous laissent penser qu?il s?agit de situations dans lesquelles sont pratiqués des rituels, des sacrifices humains ou animaux. D?autres encore rappellent des orgies, des moments de transe, d?égarement et d?élucubrations. En parallèle, Mohamed Guesmia présente au visiteur, outre ses fresques rupestres, une série de portraits de femmes. Un visage, telle une icône qui nous regarde, nous interpelle avec des yeux insolents, rieurs, tristes, moqueurs, lascifs, vidés, nonchalants, curieux, provocateurs, impudiques, suggestifs, sensuels? Des yeux qui désirent, qui appellent. Chacun des tableaux porte un titre, un nom donné au visage de chaque femme, comme Nabila, Emma, Hélène?