Démarche - Le médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a évoqué vendredi avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite le moyen «d'arrêter l'effusion de sang» dans ce pays, a annoncé son porte-parole. Les deux hommes ont débattu lors d'un entretien à Jeddah de la situation en Syrie, «qui se détériore de jour en jour, avec son lot de souffrances inouïes pour le peuple syrien», a indiqué dans un communiqué le porte-parole, Ahmad Fawzi. «Ils ont convenu de la nécessité d'arrêter l'effusion de sang et d'apporter une aide humanitaire à plus de 2,5 millions» de déplacés syriens et de plus de 348 000 réfugiés dans les pays voisins, a-t-il ajouté. Selon lui, M. Brahimi a passé en revue au cours de l'entretien avec le roi d'Arabie Saoudite, opposée au régime syrien, «les consultations qu'il a menées jusqu'à présent avec le gouvernement syrien et l'opposition». Il a souligné «sa conviction que cette situation déplorable ne pourrait être résolue par les moyens militaires, mais par un processus politique répondant aux aspirations légitimes du peuple syrien», a poursuivi M. Fawzi. L'agence officielle saoudienne SPA a indiqué pour sa part que l'entretien a porté sur «les moyens de faire cesser toutes les violences (...) et les violations des droits de l'Homme» en Syrie. La veille, jeudi, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Abdel Aziz Ben Abdallah, avait exhorté M. Brahimi à agir pour obtenir l'arrêt de «l'effusion du sang du peuple syrien». Le médiateur international a entamé en Arabie Saoudite une nouvelle tournée régionale pour tenter de trouver une issue au conflit en Syrie, après le rejet par Damas d'un cessez-le-feu unilatéral réclamé par les Nations unies. Chargé par la Ligue arabe et les Nations unies d'aider à trouver une issue au conflit en Syrie, Lakhdar Brahimi était arrivé mercredi dernier à Jeddah. Selon l'ONU, il s'agit de la «première étape de la deuxième tournée régionale» de M. Brahimi, qui pourrait se rendre par la suite au Caire. M. Brahimi s'était rendu une première fois au Proche-Orient à la mi-septembre dernier, passant en particulier par Damas, où il avait rencontré le président Bachar El Assad sans pour autant obtenir de concession de sa part. Par ailleurs, s'agissant de l'avion de ligne syrien Moscou-Damas, intercepté par la Turquie et forcé de faire escale à Ankara, il transportait du «matériel radar» tout à fait «légal», a déclaré hier, vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. «L'avion transportait une cargaison qu'un fournisseur russe légal était en train de livrer de manière légale à un client légal», a déclaré M. Lavrov, cité dans un communiqué du Kremlin, à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité russe consacrée, notamment à la situation en Syrie. Il s'agit de «matériel technique électrique pour des stations radar, un équipement à double usage (ndlr, civil et militaire), mais qui n'est interdit par aucune convention internationale», a précisé M. Lavrov. «Il n' y avait et il ne pouvait y avoir aucune arme à bord de cet avion», a-t-il souligné. M. Lavrov a, par ailleurs, indiqué que le fournisseur allait «réclamer la restitution de cette cargaison qui est sa propriété».