Démarche - Ces supports ont été saisis au cours d'opérations de contrôle du marché de l'édition. Un million de supports sous forme de cassettes, CD et DVD seront détruits lundi à partir de 16h au niveau du palais de la culture, en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement et d'ambassadeurs, a annoncé l'office national des droits d'auteurs et droits voisins (ONDA) dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Cette opération constitue «l'aboutissement d'un processus de lutte contre la contrefaçon des œuvres de l'esprit, parfois au péril de l'intégrité physique des agents chargés du contrôle». Elle se veut un appel pour dire Non au piratage des œuvres. L'objectif de cette opération consiste à «défendre les intérêts matériels et moraux de la communauté des créateurs et auxiliaires de la création qui sont les premiers à subir de manière frontale les conséquences de l'activité des contrefacteurs par la perte d'une part importante de leur revenu et par l'atteinte à leur image en raison de la mauvaise qualité des supports contrefaits.» Le piratage des œuvres artistiques est un fléau qui risque bien d'être fatal à l'industrie du disque en Algérie. Les professionnels du secteur ainsi que l'office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda) ont tiré la sonnette d'alarme à maintes reprises, car l'impact de ce piratage sur les deniers de l ́Etat est très important : environ 400 millions de dinars de pertes par an, selon le chiffre avancé par le directeur général de l ́Onda. Une étude réalisée il y'a quelques années, a révélé que le piratage touchait 37% des cassettes audio de l ́ensemble des œuvres musicales, 72% des CD et 75% des vidéos gravées et commercialisées en Algérie. Au cours du premier semestre de l'année en cours, ce phénomène a conduit 75 éditeurs de l'ouest du pays à cesser leur activité. Durant la même période, les agents de l'ONDA ont effectué 704 interventions ayant mené à la saisie de 4.169 CD contre 133 interventions ayant permis la saisie de 9.995 CD à la même période de l'année dernière. Pour mettre fin à ce phénomène qui menace la production artistique en Algérie, le directeur général de l'Onda estime que la justice doit appuyer la lutte contre le piratage et l'exploitation informelle des produits artistiques et intellectuels. Les campagnes de sensibilisation menée par l'Onda et sa quarantaine de contrôleurs étant insuffisantes, M. Bencheikh souligne que l'exploitation informelle des œuvres devrait être sévèrement punie par la loi.