Le film documentaire Fidaï du réalisateur Damien Ounouri reconstituant le parcours du jeune fidaï, El-Hadi Benadouda a été projeté, hier, à la cinémathèque d'Alger. Dans ce documentaire projeté dans le cadre du programme de la troisième édition des «Journées cinématographique d'Alger» (JCA), Damien Ounouri accompagne son grand-oncle pour remonter le temps et stimuler sa mémoire de combattant solitaire de la Guerre de Libération nationale. Après avoir retrouvé son grand-oncle dans son village près d'Annaba, Damien Ounouri, caméra à la main, creuse dans les souvenirs de son grand-oncle qui l'emmène dans une ferme où étaient torturés les moudjahidine et ceux qui les soutenaient. La vie du jeune El-Hadi, fermier à cette époque, a basculé le jour où il a assisté impuissant à l'exécution d'un combattant algérien sur la place publique. Peu après il rejoint sa sœur à Marseille (France), en 1958, où il a commencé à cotiser au FLN. Considérant l'apport financier comme insuffisant pour la Révolution, la rancune a poussé El-Hadi à devenir fidaï à 19 ans. Par ce film, le réalisateur a effectué le chemin inverse du travail d'historien en s'éloignant des chiffres pour se baser sur les sentiments et en partant de l'humain, grand-père, père et époux pour arriver à généraliser son cas sur les milliers de «fidayine». Le réalisateur a souhaité, par le biais de ce film, «apporter un regard nouveau sur la Révolution algérienne et faire face à la disparition de ses acteurs».