Evénement - Ce film se veut un hommage aux héros ordinaires et méconnus de la Révolution. Fidaï, un documentaire réalisé par Damien Ounouri (un cinéaste algéro-français) et qui revient sur la Révolution de Novembre, sera projeté, lit-on sur le site «A nous les écrans», au Festival international du film de Toronto (Canada) qui se déroulera du 6 au 16 septembre. Le film dresse le portrait d'El-Hadi, un vétéran invétéré de la Guerre de Libération nationale et à laquelle il s'est entièrement voué. Ce film, une coproduction franco-algérienne, se veut un hommage aux héros ordinaires et méconnus de la Révolution. Le documentaire qui fera sa première internationale au Canada, a été sélectionné par le comité du Festival aux côtés de quatre autres documentaires de la région sud de la Méditerranée. Pour Tom Powers, le directeur de la programmation de la section documentaire du festival, «certaines des histoires les plus fortes viennent de cinéastes émergents, originaux et audacieux, dont le travail peut aisément côtoyer les grands films documentaires d'Alex Gibney et Ken Burns». Ainsi après le film ‘Zabana' de Saïd Ould Khelifa, qui a été sélectionné dans la section du cinéma contemporain, c'est au tour de ‘Fidai' de représenter l'Algérie dans la section documentaire. Le film du jeune franco-algérien est coproduit en Algérie par Cirta Film de Hachemi Zertal qui avait accompagné un autre documentaire à succès : ‘La Chine est encore loin' de Malek Bensmaïl. Selon le réalisateur du film, «ce que l'Histoire retient des guerres, ce sont des chiffres, des faits marquants et des légendes. Mais ce qu'ont réellement vécu ses combattants, leur quotidien, leurs histoires personnelles, leurs sentiments, ne nous sont pas transmis». Il souligne aussi : «En empruntant un chemin plus sensible et humain, qui part de l'individu pour aller aux grands événements, je veux donc leur redonner une identité. Petit, je questionnais souvent mon père sur son oncle El-Hadi, un de ces nombreux soldats ordinaires qui ont combattu pour une Algérie indépendante. Les anciens cultivant un certain silence vis-à-vis de cette période, son histoire ne m'était révélée que par bribes, et mon imagination la comblait de toutes sortes d'aventures. En recréant son itinéraire pendant la Révolution algérienne, écoutant sa parole et celle des personnes qu'il rencontre, sur les différents lieux dits de ses actions en Algérie et en France, El-Hadi revit ces années sombres, dans un dialogue entre son histoire personnelle et l'histoire officielle. À travers ‘Fidaï', je souhaite porter un regard nouveau sur la Révolution algérienne. Face à la disparition croissante de ses acteurs, il est urgent de construire une mémoire qui lie l'intime au collectif, ma génération à celle des anciens et favoriser la transmission.»