Opération - La campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière a débuté hier et elle s'étalera jusqu'à fin décembre. Le meilleur moyen reste la vaccination, même si le taux de protection est évalué à 80 %, a affirmé le Pr Nafti. «Souvent banalisé, le vaccin contre la grippe saisonnière reste le seul médicament susceptible de préserver la santé des citoyens surtout lorsqu'on sait que quatre à cinq millions d'Algériens sont des sujets à hauts risques», a-t-il ajouté. C'est pourquoi, le Pr Nafti a souligné l'importance de la politique de prévention qui vise principalement à réduire l'incidence de la maladie parmi les groupes les plus exposés. «Le taux de couverture vaccinale est insuffisant en Algérie», a-t-il cependant déploré, rappelant que, selon l'OMS, le programme de vaccination ne peut être efficace que si 50 % de la population est vaccinée. Mais les services de prévention sont défaillants. «Cela ne sert à rien d'importer des doses de vaccin sans les accompagner par de réelles campagnes de communication et de sensibilisation. Les professionnels de santé doivent, eux-mêmes, jouer pleinement leur rôle pour conseiller leurs malades et leur expliquer l'utilité de ce geste», a préconisé l'invité du forum d'El Moudjahid. Les 20 000 structures de santé que compte notre pays ont pour mission de mettre un terme aux réticences des citoyens, mais aussi de communiquer davantage sur le rôle du vaccin. «Les médecins et les pharmaciens doivent s'impliquer davantage pour mettre fin aux préjugés qui entourent le vaccin anti -grippal». De même que «les professionnels de santé, les corps constitués, le milieu carcéral, les crèches doivent obligatoirement se vacciner pour éviter la contamination». Pour ce faire, l'intervenant appelle les autorités concernées à augmenter les quantités de doses, considérant que le quota de deux millions deux cent mille flacons importés est insuffisant. La grippe qui est une maladie transmissible, frappe chaque hiver des millions de personnes mais de manière différente. Chez les personnes âgées et celles souffrant d'une maladie chronique ou d'un déficit immunitaire, cette infection virale peut provoquer de graves complications qui peuvent s'avérer mortelles. Les enfants et les femmes enceintes sont également les plus exposés aux risques de cette pandémie virale. Pour cette catégorie, les Américaines se vaccinent dès le premier mois de la grossesse. En Europe, la femme enceinte se vaccine à partir du deuxième trimestre de la grossesse, sachant que la grippe peut être à l'origine d'accouchement prématuré. Si nous ne sommes pas égaux devant la maladie, sommes-nous égaux devant le vaccin ? En réponse, l'orateur dira que les études scientifiques ont démontré que le vaccin est inoffensif et que les effets secondaires sont très minimes, hormis certains cas rares, où on observe des réactions cutanées. Il faut compter trois semaines après l'injection du vaccin pour que l'organisme fabrique des anticorps contre le virus, a-t-il expliqué. D'où l'intérêt de se faire vacciner le plus tôt possible. Evoquant les avantages économiques du vaccin, le Pr Nafti a cité l'exemple d'une petite ville américaine de 65 000 habitants, où les autorités locales ont vacciné toute la population. Et pour 50 000 dollars de frais de vaccination, les assurances ont réussi à économiser près de 5 milliards de dollars.