Résumé de la 7e partie - Ahmed part acheter de la marchandise pour Omar. Il a appelé pour dire qu'il ne rentrera que le lendemain. Il roule une bonne partie de la nuit et, vers trois heures du matin, il arrive à l'auberge. A l'approche de l'établissement, il a éteint les feux. Il a même stationné en retrait pour qu'on n'entende pas le bruit du moteur. Doucement, il ferme la portière et se dirige vers l'auberge. Il a le double des clefs et va donc ouvrir sans prévenir. Mais la porte ne s'ouvre pas : on a tiré de l'intérieur le verrou de sécurité. Il doit donc frapper pour qu'on lui ouvre. Il frappe. Un moment passe avant que la fenêtre de sa chambre, au premier étage, ne s'éclaire. Il aperçoit une tête derrière les rideaux. Il jurerait que ce n'est pas Anne-Marie mais quand la fenêtre s'ouvre, c'est elle qui apparaît. — Toi ! dit-elle. — Ouvre-moi, dit-il. — J'arrive, dit-elle. Il lui a semblé que sa voix tremble d'émotion. Mais il passe plus d'un quart d'heure avant que la porte ne s'ouvre. — Tu m'avais dit que tu allais passer la nuit à Alger. — Oui, dit-il d'une voix dure, mais j'ai changé d'avis. Sans dire plus, il monte à l'étage, dans sa chambre, et l'inspecte. Bien entendu, il n'y a personne. Mais il remarque que sur le lit, il y a deux creux, comme si deux personnes y avaient dormi. Sa femme le rejoint. — Je ne t'attendais pas, dit-elle. — Je sais, dit-il. Il continue à regarder fixement le lit. — Hé bien, dit Anne-Marie, tu veux peut-être manger un morceau... — Non, dit-il. — Alors tu veux dormir. — Non, dit-il encore. La jeune femme se gratte la tête. Il tourne dans la chambre et finit par en sortir. Il monte à l'étage où se trouve la chambre de Omar. Bien entendu, tout est éteint et il semble dormir. Il colle l'oreille à la porte et il lui semble entendre un petit bruit. Il a bien envie de le réveiller et de lui demander des comptes, mais il se dit qu'il n'a aucune preuve. Il redescend dans sa chambre. Anne-Marie s'est mise au lit et semble dormir. Mais il sait qu'elle ne dort pas. Il ressort, écœuré et va dans le petit réduit qu'il appelle son «cabinet» de travail où il va passer le reste de la nuit à réfléchir. Il n'a pas bien fait de recruter ce cousin. Il a eu certainement tort de tolérer cette trop grande familiarité entre lui et sa femme. Mais il n'est pas trop tard pour remettre de l'ordre. Omar doit finir son travail au plus vite et s'en aller. Il n'a pas fermé l'œil jusqu'au petit matin. Anne-Marie, elle, va se faire toute petite et, pour la première fois, Omar se lève tôt et se met au travail. (A suivre...)