Novembre s'annonce comme le mois de toutes les colères. Le front social s'agite après une période d'accalmie qui aura finalement été de courte durée. Le rendez-vous électoral communal qui se pointe se profile déjà sous le sceau de l'agitation. La santé, l'administration, l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la justice, autant de secteurs frappés par des mouvements de protestation, qui s'articulent, pour l'essentiel, autour de revendications salariales et statutaires. De vieux problèmes que les départements concernés n'arrivent pas à résoudre. Hier, les corps communs de la santé publique, au nombre de 2 000 travailleurs au niveau du CHU Mustapha-Pacha et 900 au Centre Pierre-et Marie-Curie (CPMC), ont tenu un sit-in à l'intérieur de l'hôpital. Le porte-parole de leur syndicat affilié à l'UGTA, Saci Bounar, a indiqué que depuis les grèves générales de trois jours, observées en avril et octobre derniers et la nomination du nouveau ministre de la Santé, c'est le statu quo. Les revendications avancées jusque-là par les travailleurs du secteur sont restées sans suite. Les protestataires, ouvriers professionnels, personnel administratif et agents de sécurité, ont sillonné les allées de l'hôpital pour demander l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, dénoncer la non-prise en charge de leurs doléances. Ainsi, les travailleurs de ce secteur sont décidés à organiser des sit-in chaque lundi, de 10h à 12h, jusqu'à obtention de résultats du dialogue avec le ministère de la Santé. Et si la tutelle ne donne pas une réponse favorable dans les prochains jours, ils iront vers la grève illimitée. En outre, la tension monte de nouveau au sein de l'Etablissement du transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa). A l'origine de la colère, la non-application du protocole d'accord signé par la direction générale et la Fédération nationale des travailleurs des transports (FNTT) le 16 octobre dernier après 3 jours de grève. «Les travailleurs se sentent trahis par l'employeur qui n'a pas respecté le protocole», nous dit Ahmed Dechicha, secrétaire général de la section syndicale Ahmed-Ghermoul, membre du bureau syndicat d'entreprise de l'Etusa et membre actif du mouvement de protestation des travailleurs. Notre interlocuteur énumère les différents points de discorde qui, selon lui, n'ont pas été appliqués. «Il y a le cas des contractuels qui devaient être confirmés. Cela fait plus de 20 jours et rien n'a été fait. Certains travailleurs ont même été contraints de signer un autre contrat d'une durée de 6 mois. Autre point non pris en charge, celui relatif aux syndicalistes suspendus qui devaient être réintégrés dans leur poste de travail. Il y a aussi cette grave interférence de l'administration en connivence avec un ancien syndicaliste de l'Etusa, qui entrave l'opération de renouvellement des instances syndicales déclarées vacantes après la suspension du secrétaire général du syndicat d'entreprise», conclut notre interlocuteur. Pour rappel, les communaux menacent de recourir à la grève au courant de ce mois de novembre après avoir observé à la fin du mois dernier un débrayage de 8 jours. Pour leur part, quatre coordinations du Syndicat national des travailleurs de l'éducation nationale (SNTE), à savoir la Coordination des conseillers de l'orientation scolaire, celle des corps communs et les coordinations des intendants et des laborantins, qui comptent entamer un mouvement de protestation à partir du 10 novembre.