Prévue du 9 au 15 janvier, la grève entamée par la coordination des corps communs de l'Education nationale, affiliée au Syndicat national des travailleurs de l'éducation, sera prolongée jusqu'au 25 janvier. La prolongation de la grève est motivée par le non-prise en charge des revendications des contestataires, confirmée par les déclarations faites jeudi à l'APN par A.Benbouzid, ministre de l'Education nationale. Ce dernier avait sous-estimé le mouvement de protestation de la corporation en affirmant que le «taux de suivi du débrayage n'a pas dépassé les 2% et qu'il n'avait concerné que 6 wilayas du pays». Une déclaration perçue comme une forme de «provocation» et qualifiée de «fuite en avant de sa responsabilité», en renvoyant le dossier à la Fonction publique. La coordination des corps communs a également décidé d'organiser un méga sit-in le 23 du mois en cours devant l'annexe du ministère de la tutelle, sise au Ruisseau, en guise de réponse aux «provocations» de la tutelle. Contacté hier par nos soins, M. Abdelhakim Aït Hammouda a affirmé que le rassemblement mobilisera un grand nombre de travailleurs des corps communs représentant les 48 wilayas du pays. «Le ministre a jeté de l'huile sur le feu», a-t-il déclaré, ajoutant que «la journée du rassemblement sera celle de la colère et de la protestation». Selon lui, «le ministre ne mesure pas l'effet de ses propos qui vont encourager les protestataires à aller vers un mouvement plus radical». Il affirme, dans ce contexte, que sa coordination est plus déterminée que jamais à faire valoir ses droits. Concernant le taux de suivi de la grève, il déclare que les établissements scolaires sont pratiquement paralysés à l'Est et à l'Ouest, mais qu'effectivement, «l'adhésion au mouvement dans la capitale est très timide». A Sétif, Mila, Constantine par exemple, le taux de suivi a dépassé les 90%», affirme le syndicaliste qui a fait savoir que «les élèves n'ont pas eu cours depuis le début de la grève». Avec la reconduite de la grève de la corporation qui compte 140 000 travailleurs, M. Aït Hammouda prévoit de lourdes conséquences. Il est à rappeler que les corps communs sont constitués des laborantins, factotums, chauffeurs, secrétaires de rédaction, adjoints d'éducation, agents de sécurité et agents non spécialisés. Ils revendiquent entre autres la revalorisation de la rémunération fixée actuellement entre 15 000 et 18 000 DA, ainsi que leur intégration dans le secteur de l'éducation nationale. M. Aït Hammouda dénonce par ailleurs les intimidations des directeurs des établissements scolaires avec l'objectif de casser le mouvement et décourager la corporation. Il a fait savoir, dans le même cadre, que le conseil national prévu hier n'a pas eu lieu, car son syndicat n'a pas eu l'accord de la tutelle. D'autres actions syndicales sont en outre prévues si le ministère ne prend pas en charge les doléances des corps communs.